La Commission européenne satisfaite des concessions de Google dans l’enquête antitrust

Google a fait suffisamment de concessions dans l’enquête antitrust à propos de ses moteurs de recherche spécialisés. Voilà ce que déclare le commissaire européen de la concurrence Joaquin Almunia.

Google a fait suffisamment de concessions dans l’enquête antitrust à propos de ses moteurs de recherche spécialisés. Voilà ce que déclare le commissaire européen de la concurrence Joaquin Almunia. La Commission avait ouvert une enquête à propos du géant internet américain, parce qu’il privilégierait ses propres services lors de l’affichage des résultats de recherche en ligne. Pour Almunia, l’affaire est définitivement close, mais il va néanmoins d’abord demander l’avis des concurrents de Google.

La Commission avait en novembre 2010 ouvert une enquête à propos des pratiques commerciales de Google et de leur conformité avec les règles européennes en matière de concurrence. Cela faisait suite à des plaintes de dix-huit opérateurs d’autres moteurs de recherche, tels Microsoft. Google tente de protéger son marché en plaçant plus haut dans le classement les résultats des commandes de recherche renvoyant à ses propres services, et ce au détriment des résultats liés à des sites web spécialisés, selon les plaintes. En mai 2012, le commissaire Almunia annonçait qu’il donnait raison aux plaignants et qu’il y avait bien un problème avec Google.

Google réagit bien

Après des concessions précédentes jugées par deux fois insuffisantes, Google semble cette fois réagir correctement. Un arrangement à l’amiable serait en préparation.

Concrètement, Google a donné la garantie que si elle met en exergue les résultats de ses moteurs de recherche spécialisés (par exemple après la recherche de certains produits, hôtels ou restaurants) sur son site, les services de trois concurrents seront aussi promus. Et d’une manière “clairement visible pour les utilisateurs”.

Selon Almunia, ces concessions répondent aux objections de la Commission: “Sans empêcher Google d’améliorer ses services, les utilisateurs pourront à présent vraiment choisir des services qui se font concurrence”, a-t-il déclaré.

Le responsable des affaires juridiques chez Google, Kent Walker, estime que des “modifications significatives” ont été apportées à la façon dont Google fonctionne en Europe: “Nous avons collaboré avec la Commission européenne sur les points qu’elle nous a adressés et faisons en sorte de solutionner le problème.”

La Commission va tenter de convaincre les plaignants

Almunia va à présent informer les parties qui ont déposé plainte, à propos des concessions faites par Google, et va leur expliquer pourquoi elles sont suffisantes, selon lui. Si les plaignants sont d’accord, la Commission décidera formellement d’arrêter son enquête et de rendre légalement contraignants les engagements pris pour une période de cinq ans. Le commissaire espagnol est certain qu’il pourra convaincre les plaignants. “Au bout de trois ans d’enquête, je pense bien connaître les objections des plaignants”, a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse. “Nous disposons d’arguments très, très forts pour les convaincre.”

Si l’on en arrive vraiment à un arrangement, Google échappera à une amende qui pourrait atteindre 10 pour cent de son chiffre d’affaires mondial, soit quasiment 4 milliards d’euros. (Belga/MI)

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