La Belgique a-t-elle besoin d’un ministre fédéral de l’ICT?

La formation du gouvernement fédéral connaît un déroulement tumultueux. C’est surtout la réforme de l’Etat qui constitue la principale pierre d’achoppement. Il est donc probable qu’aucun parti gouvernemental potentiel ne prendra actuellement la peine de se demander si la Belgique a besoin d’une excellence ICT. Il n’empêche que cette question devra un jour être abordée.

La formation du gouvernement fédéral connaît un déroulement tumultueux. C’est surtout la réforme de l’Etat qui constitue la principale pierre d’achoppement. Il est donc probable qu’aucun parti gouvernemental potentiel ne prendra actuellement la peine de se demander si la Belgique a besoin d’une excellence ICT. Il n’empêche que cette question devra un jour être abordée.

La position selon laquelle nous avons en Belgique déjà assez de ministres contient certes un fond de vérité, mais chaque organisation, chaque individu est en permanence confronté à la technologie de l’information et de la communication en évolution rapide. A ce jour, le gouvernement a négligé les nombreux soupirs poussés par toutes les parties concernées. La tâche d’un ministre de l’ICT sera surtout axée sur la coordination. Le secteur ICT, l’enseignement, les entreprises et les citoyens doivent d’abord être réunis en vue de cartographier tous les problèmes et exigences sur le plan ICT. Les points suivant sont une première indication de ce qui attend le ministre.

Depuis des années, le secteur ICT souffre d’une forte carence d’informaticiens bien formés. Si cette pénurie se poursuit, la Belgique devra obligatoirement faire appel à des informaticiens étrangers. L’absence d’une bonne connaissance de notre structure économique complexe et des différences culturelles a cependant déjà démontré que ce n’est pas toujours la meilleure solution. L’enseignement pâtit de l’image négative de l’informatique. Les étudiants sont encore effrayés par le fait que les études ICT sont à nette orientation mathématique et qu’un informaticien doit continuer à étudier toute sa vie.

La pénurie d’informaticiens exerce aussi une influence néfaste sur l’informatisation de nombreuses entreprises. De nouvelles architectures en termes de matériel, de logiciels et de réseaux ne pourront être introduites qu’au compte-gouttes, ce qui risque de saper la force concurrentielle de nos entreprises. En outre, un ministre ICT devra s’efforcer d’alléger les tracasseries administratives des entreprises par plus d’e-gouvernement.

Jusqu’aujourd’hui, le citoyen est resté en rade. Le haut débit n’est toujours pas accessible par tout le monde chez nous. Le prix de l’abonnement demeure trop élevé en comparaison avec d’autres pays. Beaucoup ne sont pas encore conscients non plus des innombrables dangers pour leur vie privée. Où en sont les campagnes gouvernementales d’information? Le secteur ICT, les entreprises, l’enseignement et les citoyens pourront à coup sur remplir l’agenda du ministre de l’ICT jusqu’à la fin de la prochaine législature.

Prof. dr. Carlos De BackerLe professeur Carlos De Backer fait partie du département Management Information Systems de la faculté des sciences économiques de l’université d’Anvers.

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