L’UE fustige les tarifs onéreux du haut débit en Belgique

La commissaire européenne Viviane Reding, responsable de la politique ICT, trouve les tarifs belges du haut débit très élevés, surtout en comparaison avec ceux des pays voisins. En outre, il est urgent, selon elle, que le problème du régulateur, l’IBPT, soit résolu.

“La Belgique se distingue au niveau du haut débit grâce à son degré de pénétration élevé. Mais les prix pratiqués sont parmi les plus chers, ce qui ralentit le développement de ce marché”, explique Viviane Reding dans une interview accordée au journal De Tijd. Elle critique aussi la Belgique parce qu’il n’y a toujours pas d’accord entre l’Institut Belge des Postes et Télécommunications, l’IBPT, et les communautés. Cet accord est indispensable, sous peine que l’IBPT ne puisse intervenir dans les litiges en matière de haut débit et d’internet. La Communauté flamande s’y oppose car elle veut d’abord se mettre d’accord avec la Communauté française à propos des fréquences radio. “Aussi longtemps que le problème interne à la Belgique n’est pas résolu, il sera très malaisé pour le régulateur belge de fonctionner. Il est grand temps de trouver une solution”, déclare Reding. La Commission européenne a lancé, début mars, une procédure à l’encontre de la Belgique parce qu’il n’y a toujours pas eu d’analyse complète du marché. Cette procédure pourrait en fin de compte aboutir à la Cour de Justice.Ce qui est étonnant, c’est que la commissaire de l’UE défend pour la première fois “une répartition structurelle” de l’infrastructuure et des services des opérateurs dominants, tels que Belgacom.”Les règles existantes dans l’UE ne prévoient pas cette possibilité, mais je vois que la Grande-Bretagne, qui a opté pour une forme de répartition structurelle, s’en trouve bien. Je pense que cette option stratégique pourrait offrir une réponse à un tas de questions auxquelles le marché télécoms européen est encore confronté aujourd’hui.” Les opérateurs dominants n’apprécient évidemment pas du tout cette option et ont critiqué, au début de ce mois lors de leur réunion ETNO, la politique télécoms européenne en la qualifiant de “trop lente, trop peu transparente et trop réglementée”.De plus, Viviane Reding envisage un organe régulateur au niveau européen: “La manière la plus efficace de mettre en place dans l’ensemble de l’Europe un marché vraiment ouvert pour les opérateurs télécoms, c’est de créer un régulateur télécoms européen indépendant qui collaborerait avec les instances nationales [comme l’IBPT] de manière comparable à la banque centrale européenne.” Reding présentera aujourd’hui plusieurs propositions de réforme à la Commission européenne. Elle lance aussi un sondage du marché qui devrait déboucher d’ici la fin de l’année sur un cadre télécoms européen définitif pour les années à venir.

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