L’orange pressée

S’il est une équipe qui a abattu un travail de titan durant ces mois d’été, c’est bien celle spécialisée en acquisitions chez Koninklijke PTT aux Pays-Bas, mieux connu sous le nom KPN.

S’il est une équipe qui a abattu un travail de titan durant ces mois d’été, c’est bien celle spécialisée en acquisitions chez Koninklijke PTT aux Pays-Bas, mieux connu sous le nom KPN.

L’opérateur néerlandais historique enchaîne en effet les offres de rachat. Dont toutes ont un impact sur le territoire belge. Le dossier le plus gros concerne incontestablement la reprise de l’intégrateur de systèmes Getronics. Après l’absorption de Telindus par Belgacom, cette opération renforcera grandement le poids de l’opérateur sur le marché de l’intégration de systèmes et de réseaux. En outre, elle remet KPN en position de choix sur le marché belge (où Getronics emploie quelque 650 personnes).

Un retour en somme, puisque KPN avait revendu au tournant du siècle les activités de Scarlet, mettant fin à dix années de présence dans notre pays. Parallèlement, il ne faudrait pas oublier l’offre sur l’opérateur GSM Base qui est parvenu après bien des hauts et des bas, à s’approprier une part non négligeable du segment des entreprises. Et plus récemment, KPN a fait une offre de rachat du capital de Tele2/Versatel, offre qui a été finalisée en début de semaine pour un montant de 95 millions EUR. Ce qui lui permet de se positionner à nouveau sur le marché tant résidentiel que professionnel avec des services de réseau fixe.

Le trio Base+Tele2+Getronics peut-il faire contrepoids à Belgacom? L’intégration des trois sociétés ne sera en tout cas pas une sinécure. Tandis que l’impact de l’offensive de KPN ne sera pas sans conséquence pour Belgacom. A Val Duchesse en effet, les négociations sur la formation du gouvernement envisagent une poursuite du démantèlement de la participation de l’Etat dans l’opérateur. La piste suivie serait une alliance avec un fournisseur étranger de services télécoms qui permettrait à l’Etat de continuer à jouer un rôle majeur.

Si les Belges ont chassé les Néerlandais de leur territoire en 1830, ceux-ci n’en restent pas moins des alliés naturels. Ce qui n’est pas de nature à enchanter les francophones. Avec le renforcement de la position de KPN dans notre pays, un rapprochement entre intérêts belges et néerlandais se révèle plus délicat.

Faudrait-il alors se tourner vers le sud? Vers France Télécom, les Bleus. Même si Paris s’est montré particulièrement réservé ces dernières années en matière de rachats. France Télécom est actionnaire de Mobistar dans notre pays, mais a laissé filer Telindus. Envisage-t-elle une cible plus importante? Un rapprochement avec Belgacom signifierait la cession de la participation dans Mobistar. Mais les négociations, tout comme à Val Duchesse, sont aujourd’hui dans l’impasse. “The future is bright, the future is orange”: le slogan n’est donc guère approprié pour l’instant.

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