L’IBPT veut réduire les taxes sur les pylônes d’antennes

Pieterjan Van Leemputten

Aujourd’hui, 46 pour cent des Belges utilisent l’internet mobile. Pour accroître encore ce nombre, le régulateur télécom, l’IBPT, prodigue une série de recommandations au secteur, aux pouvoirs publics, aux utilisateurs et à lui-même.

Aujourd’hui, 46 pour cent des Belges utilisent l’internet mobile. Pour accroître encore ce nombre, le régulateur télécom, l’IBPT, prodigue une série de recommandations au secteur, aux pouvoirs publics, aux utilisateurs et à lui-même. Nous sommes avec un taux de pénétration de 46 pour cent encore et toujours sous la moyenne européenne qui est de 63 pour cent, mais la situation s’améliore par rapport à il y a quelques années. En même temps, l’IBPT estime que les opérateurs consentent suffisamment d’efforts pour assurer une couverture optimale, alors qu’avec 15 pour cent de part de marché pour les MVNO, leur influence est aussi perceptible sur le marché.

Mais comme il y a encore pas mal de marge de manoeuvre pour des améliorations, l’IBPT prodigue huit recommandations par le truchement d’une étude d’IDATE, y compris pour lui-même, qui pourraient stimuler encore la croissance de l’internet mobile. Les opérateurs doivent éviter les factures trop salées (en raison des coûts d’itinérance/roaming élevés à l’étranger). Depuis février dernier, ils doivent informer les clients quand leur forfait est dépassé, mais l’IBPT doit aussi le contrôler. Les utilisateurs doivent bénéficier d’une plus grande transparence quant à leur véritable consommation de données, afin de pouvoir comparer plus aisément sur base de leurs besoins. L’IBPT doit régulièrement effectuer des mesures de la couverture et de la qualité du service. Les utilisateurs éprouvent ainsi souvent moins d’intérêt pour l’internet mobile, parce qu’ils pensent que la disponibilité est trop limitée. L’IBPT doit mettre aux enchères la bande des 700 MHz et ce, aux alentours de 2018-2020. Cela va surtout renforcer le signal 4G et conviendra pour une couverture fluide à l’intérieur des bâtiments. La procédure pour les nouveaux sites radio (pylônes d’antennes) doit être harmonisée. Surtout pour les petites cellules, il devra être possible de les placer plus rapidement que ce n’est le cas avec les procédures administratives actuelles. Le régulateur entend inciter les pouvoirs publics régionaux à réduire les taxes sur les petites stations de base, voire à les supprimer. Selon l’IBPT, ce genre d’initiative empêche un déploiement rapide. En plus de la réduction des taxes et de l’amélioration des procédures, l’IBPT espère aussi que les régions s’échangeront davantage de connaissances et de bonnes pratiques en matière de normes de rayonnement ou d’harmonisation de la taxation. Enfin, le régulateur doit se mettre autour de la table avec les organisations des consommateurs, les pouvoirs publics, les opérateurs et d’autres parties intéressées, afin d’examiner comment améliorer les choses.

Plusieurs de ces recommandations sont appliquées dès aujourd’hui. C’est ainsi que le régulateur a organisé ce matin déjà une table ronde et a fait grand cas des enchères de la bande des 700 MHz comme deuxième dividende numérique.

A propos de savoir si le contrôleur télécom imposera lui-même une régulation ou une dérégulation supplémentaire, ce n’est pas à l’ordre du jour, selon le président Jack Hamande: “Nous poursuivons ce que nous avons déjà fait. Nous allons continuer à prodiguer des conseils et à développer encore Meilleurtarif.be, afin que les consommateurs puissent choisir en connaissance de cause. Pour les mesures, nous allons examiner ce qui convient le mieux aux intérêts de tous.”

Luc Vanfleteren, membre de l’IBPT, ajoute que le régulateur est déjà intervenu là où c’était nécessaire. C’est ainsi que les tarifs de terminaison mobiles ont été réduits de huit à un cent. “Sur le plan européen, nous avons ainsi atteint un niveau-plancher en dessous duquel il ne sera plus possible de descendre encore beaucoup.”

L’IBPT observe que l’utilisation de l’internet mobile a le vent en poupe. Mais qu’ils est encore et toujours possible de faire nettement mieux, en partie parce que le consommateur profite peu des ventes couplées et que les gros volumes de données (2-5 Go) sont plutôt rares ou chers. Et ce, alors que le petit utilisateur ne souscrit souvent pas d’abonnement data en raison de la forte présence de bornes wifi publiques (notamment pour les clients de Telenet et Belgacom).

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