L’Europe veut connaître les utilisateurs du Bitcoin

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Pieterjan Van Leemputten

La Commission européenne mentionne dans le cadre d’un plan d’action contre le terrorisme financier qu’elle souhaite connaître notamment l’identité des utilisateurs du Bitcoin. C’est là une déclaration étonnante dans la mesure où il n’y a guère de problèmes à signaler pour l’instant.

La Commission souhaite que les plates-formes d’échange pour monnaies virtuelles telles le Bitcoin tombe sous le coup de la directive ‘anti-blanchissement’. Cela signifie que ces plates-formes doivent indiquer qui utilise leur services et quand. La mesure pourrait aussi être étendue à ce qu’on appelle les ‘wallet providers’ (fournisseurs de portefeuilles) d’espèces virtuelles.

Cette mesure figure dans un plan prévoyant aussi un enregistrement central des comptes bancaires et de leurs titulaires, ainsi qu’une identification des utilisateurs de cartes de crédit prépayées. L’objectif est de brider le financement anonyme du terrorisme.

L’on peut néanmoins se poser la question de savoir si cette mesure est bien utile. L’on ne sait en effet pas si les monnaies virtuelles sont effectivement utilisées pour financer le terrorisme. De plus, le plan de réglementation européen se limite en outre à l’Europe, alors que les monnaies virtuelles peuvent également s’échanger à l’étranger.

Quasiment pas de plaintes en Belgique

Il y a à peine deux semaines, notre rédaction écrivait encore qu’une réglementation plus poussée n’était pas envisagée, selon le ministre des finances Johan Van Overtveldt. En effet, depuis 2014, l’on n’a enregistré que sept plaintes chez nous. Et encore s’agissait-il surtout de cas de fraude financière plutôt que de financement d’actions terroristes. L’une des raisons expliquant les risques limités réside dans le fait que de gros montants pécuniaires sont aussi détectés, lorsqu’ils quittent le marché financier ou le réintègrent.

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