“L’étude consacrée à la perte d’emplois due à l’ICT est un non-sens”

La fédération sectorielle Agoria est outrée à propos de l’étude réalisée par le Bureau Fédéral du Plan, selon laquelle l’accroissement de l’utilisation de l’informatique entraînerait une perte d’emplois dans notre pays: “En lançant ce genre de scénario-catastrophe, l’étude rend la population méfiante vis-à-vis des nouvelles technologies.”

[Hier, nous évoquions sur ce même site] une étude effectuée par le Bureau Fédéral du Plan. Cette étude affirmait que plus de 17 pour cent des emplois belges (soit quelque 700.000) ‘pourraient être externalisés’ à l’étranger (‘offshore) suite à l’utilisation croissante de l’ICT. La menace semblerait surtout concerner le secteur ICT et le monde financier. Dans les domaines des assurances et des pensions, 87,5 pour cent des emplois pourraient être supprimés chez nous au profit de l’étranger, contre 78,8 pour cent dans le secteur des services informatiques et apparentés.Cette étude ne fait pas du tout rire – c’est le moins qu’on puisse écrire – la fédération du secteur technologique Agoria. Agoria évoque un “manque de nuance”: “En lançant des scénarios-catastrophes de ce genre, l’étude rend la population méfiante vis-à-vis des nouvelles technologies.” Et d’avancer toute une série de données chiffrées en guise d’objection: “Un peu plus de la moitié des nouveaux emplois dans le secteur des services ont été créés grâce à l’ICT. Il s’agit de quelque 120.000 emplois sur un total de 240.000 au cours des 10 dernières années.”L’affirmation selon laquelle l”offshoring’ hypothèquerait 79 pour cent des emplois IT, Agoria la réfute également. “Non-sens”, déclare la fédération. “Agoria ne nie pas le fait que des activités se déplacent vers l’Europe de l’Est ou le Sud-Est asiatique, mais selon nos estimations, il ne s’agirait que de 3.000 à 6.000 postes de travail à long terme sur un total de 60.000. Ajoutons encore que le nombre d’emplois dans le secteur ICT a crû de pas moins de 25.000 entre 1995 et 2006. Pour cette année, Agoria table encore sur la création nette de 1.500 emplois. L’ICT engendre nettement plus d’emplois qu’il n’en disparaît dans le secteur.”Agoria s’inscrit aussi en faux contre la méthodologie utilisée par le Bureau Fédéral du Plan. Selon l’étude, un emploi serait menacé s’il répond aux 4 critères suivants: il exige une utilisation intensive de l’ICT, le service fourni peut être traité via l’ICT, l’emploi implique une haute teneur en informations et en connaissances, et il ne nécessite aucun contact visuel. “La plupart des employés dans le secteur ICT belge travaillent pour des clients locaux avec lesquels un contact régulier est requis pour mener à bien la fourniture du service”, argumente Agoria. “Outre leurs compétences en informatique, ces employés disposent d’aptitudes communicatives, commerciales et émotionnelles. Il s’agit là d’exemples types de compétences qui peuvent être difficilement délocalisées en Roumanie ou en Indonesie.”

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