L’association IT de KBC et Rabobank mise au frigo

Orbay, la plate-forme commune de gestion des transactions en valeurs (securities) créée en 2004 par la belge KBC et la néerlandaise Rabobank, a pris tellement de retard que KBC préfère “provisoirement” se retirer pour ne pas mettre en danger ses échéances business. L’ironie est que le fournisseur principal d’Orbay est la propre division ICT de KBC et que celle-ci continue sa mission comme si de rien n’était.

Petit rappel : à la mi-2004 KBC et Rabobank innovent en lançant en commun un projet de plate-forme de gestion en ligne des transactions en valeurs (online securities trading). La coentreprise Orbay est créé pour ce faire. En s’alliant, les deux banques espèrent générer des économies d’échelle et réduire les coûts. La plate-forme pourrait également être ouverte à d’autres banques. Un appel d’offre est lancé, avec la collaboration du cabinet d’analystes Gartner. Des septs candidats (dont IBM ou Atos Origin), c’est la propre division ICT de KBC (environ 2000 personnes à l’époque) qui l’emporte, avec Telindus en sous-traitance pour les aspects télécoms et sécurité. A l’époque, Telindus parle d’un projet de 5 ans qui va lui rapporter environ un million d’euros.Orbay emploie environ 160 personnes à Eindhoven. Le calendrier prévoyait que la plate-fome serait opérationnelle en 2005 et que Rabobank s’y connecterait en mai dernier. KBC devait suivre dans la deuxième moitié de 2006. Ce ne sera pas le cas. KBC a décidé hier de se retirer “provisoirement” du projt Orbay. “Le projet a pris du retard, ce qui menace le calendrier prévu initialement. Un nouveau retard mettrait en danger la connexion prévue de filiales d’Europe centrale de KBC et risquerait d’annihilier les économies prévues,” précise KBC dans un communiqué. La banque va donc développer elle-même en interne une solution permettant de répondre à temps à ses besoins business. La porte-parole Viviane Huybrecht précise toutefois que KBC reste dans le capital d’Orbay et met l’accent sur le retrait “provisoire”. KBC minimise l’impact financier de ce retard. Selon “des sources proches du dossier”, relayées ce matin par le journal De Standaard, la facture des déboires d’Orbay pourrait toutefois s’élever à minimum 20 millions d’euros pour KBC.L’ironie veut que KBC ICT, en sous-traitance avec Telindus, continue de travailler comme si de rien n’était sur ce projet. Tous deux nous ont indiqué que la décision de KBC n’avait pas d’impact sur la poursuite du projet. Evidemment, il n’est facile d’en savoir plus sur les raisons précises des retards. “Il s’agit d’un retard qui n’est pas anormal pour ce genre de projet ICT international complexe,” se contente de dire Viviane Huybrecht. KBC ICT et Telindus n’ont pas voulu en dire plus.Tata se défendL’article du Standaard fait allusion à du logiciel, fourni par une société indienne, qui ne répondrait pas aux attentes. Il s’avère que ce fournisseur indien est le (déjà) géant Tata Consulting Services (TCS) avec son package Quartz. “Nous réfutons totalement ce genre d’accusation. Le retard est simplement dû à des problèmes de gestion de projet. Notre logiciel Quartz tourne sans problème dans d’autres banques un peu partout dans le monde,” a réagi Mahesh Srinivasan, regional manager pour la Belgique de TCS.

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