L’année de vérité

Pour un journaliste, la rapidité de réaction est vitale: vous venez à peine de terminer d’écrire un papier sur une société qu’avant même la diffusion de l’hebdomadaire, cette société a disparu. Pire encore, on a parfois l’impression que les entreprises qui revendiquent haut et fort leur autonomie sont celles qui se font racheter en premier.

Pour un journaliste, la rapidité de réaction est vitale: vous venez à peine de terminer d’écrire un papier sur une société qu’avant même la diffusion de l’hebdomadaire, cette société a disparu. Pire encore, on a parfois l’impression que les entreprises qui revendiquent haut et fort leur autonomie sont celles qui se font racheter en premier.

L’exemple récent le plus révélateur à cet égard est celui de Cognos qui, dès après le rachat de Business Objects par SAP, clamait à qui voulait l’entendre qu’elle devenait l’un des derniers grands éditeurs indépendants de logiciels en décisionnel (BI). Que l’indépendance était son atout majeur. Que l’utilisateur final n’aurait aucun intérêt à une reprise. L’interview avec le directeur général Belux, Edwin Van Waes, était à peine publiée que Cognos passait à la trappe et était racheté par IBM pour 3,3 milliards EUR. Et vous savez la meilleure? Celui qui insistait le plus pour commenter ce rachat, pour expliquer en long et en large que l’indépendance était un atout majeur? SAS et MicroStrategy, les derniers fournisseurs BI d’une certaine importance. Avec tout le respect que nous avons pour ces éditeurs, nous n’oserions pas publier leurs commentaires. Au risque de voir demain leur ‘si chère’ indépendance s’envoler en fumée…

Dans notre chère Belgique, la vague de consolidation n’est pas passée inaperçue. Telindus est désormais “consolidée” dans les chiffres de Belgacom, Tele2 et Getronics ont été absorbés par la néerlandaise KPN. Et la britannique BT s’est offert la ‘petite’ INS, prélude sans doute à un rachat plus important – il se murmure en effet que Dimension Data serait sur la liste des emplettes de l’opérateur britannique. Pour sa part, Didata serait intéressé par l’intégrateur wallon WIN. De même, l’évolution de Mobistar devra être suivie de près: France Télécom n’est pour l’instant pas intéressée par une reprise totale. Sans doute Mobistar aurait-il dû racheter à l’époque Telenet, ou inversement. Il n’est d’ailleurs pas trop tard… Et nous n’évoquerons pas ici le flirt incessant entre Real (Software) et Dolmen qui devront sans doute finir par se marier.

Autant de mouvements qui nous incitent à penser que 2008 sera l’année de vérité, l’année de toutes les consolidations. Qu’en pensez-vous? Faites-nous part de vos réactions. Peut-être se-rez-vous demain vous-même racheté?

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