“L’ADN de l’entreprise, clé de la rétention”

© iStock

Le recrutement de talents est une chose, mais sa fidélisation représente un défi bien plus complexe encore. Koen Vandaele de Deloitte Belgium en est pleinement conscient.

Deloitte Belgium emploie 2.900 collaborateurs et continue à croître. Chaque année, l’entreprise recrute quelque 650 personnes, dont environ 350 juniors fraîchement diplômés. “Autrefois, il s’agissait surtout de profils économiques, précise Koen Vandaele, managing partner consulting, alors qu’aujourd’hui, nous recrutons surtout des profils très variés, qu’ils soient purement techniques ou diplômés en sciences humaines.” Cette évolution s’inscrit dans les différents types de consultance proposés aux clients, depuis la consultance stratégique et opérationnelle à la gestion du capital humain en passant par les projets plus technologiques.

Vandaele connaît mieux que quiconque les défis liés au recrutement de talents techniques, scientifiques et informatiques. “Nous jouissons d’une bonne réputation auprès des étudiants et figurons souvent dans le top 3 des employeurs préférés.” Une position enviable que Deloitte doit aussi à sa présence marquée dans le monde universitaire, tant par le biais de chairs que d’initiatives ciblées comme les Technology Days. “De telles initiatives nous permettent d’informer les étudiants sur l’évolution passionnante des technologies tout en entrant en contact avec eux, ce qui porte ses fruits à terme”, dixit Vandaele.

Reste qu’en dehors du monde universitaire également, Deloitte soigne sa réputation et sa notoriété. C’est ainsi qu’elle suit de près le débat sur l’importance d’une formation de master en sciences des données. Vandaele : “L’économie a un besoin urgent de data scientists. Si nous parvenons à créer en Belgique une formation de master dans ce domaine, chacun en profitera : les universités et les étudiants belges, mais aussi les entreprises qui participent à l’organisation des cours, et plus tard aussi leurs clients.” Deloitte Belgium emploie aujourd’hui déjà quelque 80 data scientists qui combinent différentes compétences : maîtrise de l’analytique avancée et de l’informatique en général, mais aussi et surtout capacité à rapprocher les problématiques métier des exigences en termes de données.

Défis permanents

Le recrutement de talents est une chose, mais sa fidélisation représente un défi bien plus complexe encore, insiste toujours Vandaele. Même s’il n’a guère de souci à se faire puisqu’il en connaît la clé, à savoir l’ADN de l’entreprise. “Nous avons en tant qu’organisation un objectif majeur clairement défini : avoir un impact sur nos clients, sur nos collaborateurs et sur la société. Ce qui se traduit concrètement dans le type de services que nous proposons désormais aux clients : l’accompagnement dans des projets de transformation vastes et complexes. Ceci implique presque par définition une approche pluridisciplinaire, avec un fort accent technique, mais aussi stratégique et un volet important de gestion du changement.”

Une approche qui exige un haut niveau d’implication, insiste encore Vandaele. “D’où un attrait supplémentaire pour nos collaborateurs qui sont à chaque fois placés devant de nouveaux défis et – s’ils le souhaitent – de nouveaux secteurs et de nouvelles disciplines. Ce qui leur ouvre une carrière passionnante. Reste que même ceux qui préfèrent restent dans leur environnement technologique se voient proposer des cycles spécifiques.”

Modèles de delivery alternatifs

Or même si le recrutement et la fidélisation sont optimales, il demeure impossible de trouver l’ensemble des compétences dans notre pays et de les déployer à coût optimal. Dès lors, Deloitte propose un éventail de modèles de delivery alternatifs, explique toujours Vandaele.. “De 20 à 30 % de nos services, surtout fonctionnels comme les services gérés, sont délivrés au départ de global delivery centers répartis dans le monde. Et pour les services spécifiques pour lesquels l’expertise locale est réduite, nous avons créé différents centres d’excellence dans plusieurs pays. C’est ainsi qu’en Belgique, nous avons une équipe spécialisée en SAP global trade services, qui atteint facilement 2 millions de miles de vol par an.” Le reste est complété dans la mesure du possible de talents locaux. “Mais nous faisons aussi souvent appel à des associates, un réseau d’indépendants étroitement liés à Deloitte – souvent des ex-collaborateurs – que nous détachons au cas par cas.” Vandaele insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas simplement de bodyshoppers, comme le prouve l’effet boomerang. “Quelque 40 de ces ex-employés trouvent chaque année un emploi fixe chez Deloitte, souvent au terme de ces collaborations. Peut-être comprennent-ils finalement qu’ils étaient mieux ici”, sourit Vandaele.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire