Kroes s’en prend vertement au gestionnaire des noms de domaine Icann

© Belga
Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

La commissaire européenne en charge de l’Agenda Numérique, Neelie Kroes, est outrée du fait que l’Icann a approuvé le programme des nouvelles extensions internet. Dans une réaction, elle suggère que le régulateur des noms de domaine soit restructuré en urgence.

La commissaire européenne en charge de l’Agenda Numérique, Neelie Kroes, est outrée du fait que l’Icann a approuvé le programme des nouvelles extensions internet. Dans une réaction, elle suggère que le régulateur des noms de domaine soit restructuré en urgence.

A partir de 2013, de nouvelles extensions telles .gay, .berlin ou .gent fleuriront sur l’internet. L’Icann, l’instance qui gère le système des noms de domaine au niveau mondial, a en effet définitivement donné cette semaine son feu vert à l’ouverture d’un espace de noms de domaine de ‘top level’. S’il y a quelqu’un qui n’est pas du tout d’accord avec cette… révolution, c’est bien Neelie Kroes.

Dans une réaction officielle, la commissaire européenne signale que l’Icann n’a pas tenu compte de l’avis des gouvernements, “ce qui révèle une fois encore que le modèle Icann est devenu insupportable et que l’organisation doit être réformée.”

“L’absence d’une réponse convaincante de la part de l’Icann Board aux questions et aux récriminations des autorités démontre que le modèle actuel est très imparfait”, ajoute encore Kroes, “ce qui impose de prendre des mesures urgentes pour y remédier.”

Neelie Kroes semble ainsi suggérer que les gouvernements doivent toujours avoir le dernier mot dans les procédures décisionnelles complexes inhérentes au modèle multipartite de l’Icann (où plusieurs groupements d’intérêts sont représentés).

Car sur les 80 objections que le GAC (l’organe conseil au sein de l’Icann, où siègent les divers gouvernements) avait recensées à propos des règles de demande des nouveaux suffixes, la plupart sont restées lettre morte. Prétendre que l’Icann n’écoute pas les récriminations des gouvernements, n’est donc pas tout à fait faux.

Le régulateur des noms de domaine a certes refusé d’exiger des titulaires de marques une ‘preuve d’utilisation’ avant de pouvoir se porter candidat pour une extension, alors qu’un veto sur des suffixes sensibles comme .gay, .god ou .allah (quelque chose que divers gouvernements avaient demandé) a été finalement supprimé.

En outre, les autorités se posent encore et toujours pas mal de questions à propos de la suppression de la scission entre ‘registry’ et ‘registrar’. Les nouvelles règles veilleront à ce que les registrars puissent eux-mêmes solliciter de nouveaux suffixes internet et qu’ils puissent aussi les exploiter et les gérer. Les registries, de leur côté, ne devront plus passer par des intermédiaires pour proposer des noms de domaine aux clients.

Selon Neelie Kroes, l’industrie internet n’est pas encore prête pour une telle révolution, et le représentant de la Commission européenne au sein du GAC, Gerard De graaf, objecte même que l’Icann menace les candidats gTLD potentiels, du fait que ceux-ci risquent d’enfreindre le droit concurrentiel européen.

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