Kodak surfe sur la vague des crypto-monnaies

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Pieterjan Van Leemputten

Kodak surfe elle aussi sur la tendance des monnaies virtuelles et de la chaîne de blocs (‘blockchain’). L’entreprise entend d’une part extraire des bitcoins et d’autre part lancer sa propre monnaie. Rien que cette annonce a provoqué une réanimation de son cours boursier (en recul).

Kodak qui, jusqu’à l’arrivée des appareils photo numériques et des smartphones, dominait le marché des rouleaux de film, envisage deux choses: un service basé sur la chaîne de blocs et l’extraction (‘mining’) de bitcoins avec le soutien financier de clients.

Pour le premier projet, l’entreprise a conclu un partenariat avec Wenn Digital pour ce qu’elle décrit comme une ‘photo-centric cryptocurrency’. Il est question ici d’une plate-forme sur laquelle les photographes pourront enregistrer leurs oeuvres nouvelles et existantes et les proposer sous licence, avant de recevoir directement le paiement. Kodak souhaite proposer ce service tant pour les professionnels que pour les photographes amateurs.

Si des images sont reprises sans autorisation, Kodak veut également gérer le processus de post-licence.

Bitcoins

L’autre projet de Kodak s’appelle KashMiner, une espèce de mini-PC (‘rig’) spécialisé dans les calculs en vue d’extraire des bitcoins. Kodak ne souhaite pas vendre l’appareil, mais le louer et le mettre en oeuvre dans son quartier général. Le gain obtenu avec les bitcoins produits sera partagé entre Kodak et les loueurs.

Voilà qui semble quelque peu douteux dans la mesure où les utilisateurs seront liés à un contrat de location de deux années qu’ils paieront entièrement à l’avance (dont coût 3.400 dollars). Au cours actuel, l’entreprise promet un bénéfice de 9.000 dollars et ce, évidemment, en supposant que le bitcoin restera au même cours, voire à un cours supérieur au cours des deux ans à venir.

Assez étrangement, l’initiative n’a pas été annoncée sur la page presse de Kodak, mais selon Chris Hoffman, utilisateur de Twitter, l’entreprise distribuerait au CES des dépliants expliquant son projet.

La BBC fait observer que Kodak installera les plates-formes d’extraction (‘mining rigs’) au sein de son siège central et en assurera elle-même l’alimentation. Ce n’est pas là un détail anodin dans la mesure où ce genre d’appareil se caractérise par une même consommation électrique qu’un sèche-cheveux qui fonctionne en continu. Mais Kodak génère elle-même son électricité pour ses bureaux et pourrait ainsi réduire les coûts.

Cours boursier

Aussitôt après l’annonce, le cours boursier de Kodak a grimpé de manière spectaculaire – de 117,60 pour cent au moment d’écrire ces lignes – pour passer de 3,10 à 6,80 dollars.

Tout cela mérite aussi un peu de relativisation car si l’on examine le cours de l’action Kodak les mois précédents, on s’aperçoit qu’il était en chute libre depuis un an déjà. C’est ainsi que l’action Kodak valait un peu plus de 6,80 dollars le 11 octobre dernier, contre 15,40 dollars exactement un an plus tôt.

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