Joost jette l’éponge

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

Un CEO, Mike Volpi, qui arrête les frais, 90% du personnel qui se retrouve à la rue: la plate-forme de vidéo en ligne Joost est bien mal en point. Ou comment un projet prometteur connaît une triste fin.

Un CEO, Mike Volpi, qui arrête les frais, 90% du personnel qui se retrouve à la rue: la plate-forme de vidéo en ligne Joost est bien mal en point. Ou comment un projet prometteur connaît une triste fin.

Lors de son lancement en 2006, Joost apparaissait comme des plus prometteurs. Le dernier rejeton de Niklass Zennstrom et de Janus Friis (Skype, Kazaa) ambitionnait en effet de proposer du contenu intéressant et de qualité sur ordinateur. Joost pouvait en outre se prévaloir d’une interface conviviale et de multiples possibilités d’applications.

Dans le monde professionnel, la plate-forme avait tout pour séduire: des initiateurs renommés, des financiers de haut vol (un capital de départ de 45 millions $) et la promesse d’associer les plus grands fournisseurs de contenu.

Pourtant, ces atouts ne furent manifestement pas suffisants puisqu’il semble que le concurrent des YouTube et Hulu doive finalement jeter l’éponge. Nonante pour cent des collaborateurs ont été remerciés, le CEO Mike Volpi se retire et il faut à présent espérer que la technologie Joost pourra être revendue.

Que s’est-il donc passé? Selon les analystes, Zennstrom et Friis ont négligé le fait que les internautes se contentaient souvent d’images de moins bonne qualité, à condition de pouvoir utiliser Flash dans leur navigateur. Mais Joost a attendu le second semestre de 2008 pour passer à un service vidéo à base de navigateur. Auparavant, les utilisateurs devaient d’abord télécharger un logiciel spécial de Joost afin d’autoriser le streaming P2P.

Autre problème: le fait que Joost était privé de contenu intéressant dans la mesure où de nombreux fournisseurs avaient très tôt préféré des projets concurrents comme Hulu. Sony Pictures était même revenu sur sa décision de supporter Joost et avait commencé en avril à retirer son contenu de la plate-forme.

Malgré ces faiblesses, Joost était néanmoins un projet pertinent et intéressant. C’était Hulu, avec deux ans d’avance. Et la plate-forme faisait ce que YouTube ne pouvait faire, répondant à pas mal d’attentes des internautes. Pourtant, ce ne fut pas suffisant pour réussir. Too little, too soon?

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