Huit Belges sur dix en faveur du dossier médical numérique

Pas moins de 81 pour cent des Belges se disent favorables au dossier médical numérique, grâce auquel les patients pourraient consulter leurs données médicales en ligne, mais qui serait aussi accessible aux médecins, pharmaciens et autres thérapeutes.

Pas moins de 81 pour cent des Belges se disent favorables au dossier médical numérique, grâce auquel les patients pourraient consulter leurs données médicales en ligne, mais qui serait aussi accessible aux médecins, pharmaciens et autres thérapeutes.

L’intérêt est donc grand, à condition bien entendu que ce dossier soit protégé et que son accès reste limité. Voilà ce qu’annonce la Karel de Grote-Hogeschool flamande au terme d’une enquête effectuée par des étudiants en marketing. A la demande de Microsoft, ces étudiants ont effectué une étude portant sur l’utilisation d’une plate-forme numérique dans le secteur des soins de santé.

“Pas moins de 81 pour cent de la population est en faveur de ce genre de dossier médical”, explique Ria Vanthillo, lector Marketing à la Karel de Grote-Hogeschool. “Mais il faut que l’accès à ce dossier soit contrôlé par le biais de la carte d’identité électronique.”

Sans sécurité d’accès, l’enthousiasme est en effet plus modéré, selon l’étude. Si le dossier médical numérique contient des informations sur des maladies et d’autres affections, 46 pour cent de la population y est favorable, mais 65 pour cent se pose des questions quant à la sécurité dudit dossier. Un peu plus de la moitié de la population (52 pour cent) trouverait intéressant de pouvoir visualiser en ligne un aperçu de ses vaccinations. Si le dossier numérique contenait toutes les données de Kind & Gezin (une association flamande pour l’enfance) concernant les enfants jusqu’à l’âge de trois ans, 61 pour cent seraient convaincus de son utilité.

Les étudiants de la Karel de Grote-Hogeschool ont sondé l’intérêt de 934 personnes entre 25 et 64 ans d’utiliser ce type de plate-forme.

Réaction du corps médical
L’Association Belge des Syndicats Médicaux (ABSyM) réagit en déclarant rester prudente à propos du dossier médical numérique. “Que se passera-t-il le jour où ces dossiers numériques seront piratés?”, se demande Marc Moens, le président de l’ABSyM.

Le dossier médical électronique, tel qu’il existe aujourd’hui et qui permet aux médecins, hôpitaux et pharmaciens de solliciter des données de manière indirecte, est une bonne initiative, selon Moens. Mais un système numérique, où les patients pourraient non seulement visionner leurs données, mais aussi les adapter, c’est aller trop loin, estime-t-il: “Deux entreprises américaines ont déjà fait activement du lobbying en Belgique en vue d’introduire ce genre de système, mais heureusement, leur démarche n’a pas abouti jusqu’à présent.”

Pour Moens, “les gens prennent beaucoup trop à la légère le fait que leurs données soient stockées quelque part et que les entreprises en question soient toutes puissantes”. Il trouve complètement inadmissible que des patients puissent eux-mêmes adapter leur dossier médical. “Je me demande si certains patients, comme les toxicomanes par exemple, peuvent faire preuve d’objectivité en la matière. Les patients doivent bien entendu continuer à pouvoir consulter aisément leur dossier médical, mais pas par la voie électronique”, insiste encore Moens.

Source: Belga

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