Huawei, bientôt le plus grand fournisseur télécom

En introduisant des plaintes à l’encontre d’Huawei, le fabricant de modems sans fil Option s’attaque à une entreprise chinoise à succès. Voilà ce qu’indique le magazine Trends.

En introduisant des plaintes à l’encontre d’Huawei, le fabricant de modems sans fil Option s’attaque à une entreprise chinoise à succès. Voilà ce qu’indique le magazine Trends.

Le fabricant télécom chinois Huawei table pour 2010 sur un chiffre d’affaires de 22 milliards d’euros (après conversion), en hausse de 38 pour cent. Les exportations représenteront les trois quarts de ce chiffre d’affaires, selon Tim Watkins, vice-président pour l’Europe de l’Ouest d’Huawei. Ce n’est plus qu’une question de temps, avant que Huawei détrône le suédois Ericsson.

Les concurrents reprochent à Huawei ses prix bas. Huawei accorde des remises de 30 à 40 pour cent, selon Wirtschaftswoche. Pour sa part, Huawei souligne sa capacité d’innovation. Au niveau mondial, l’entreprise est désormais le numéro un en travaux d’accès fixes, transmission optique et réseaux de la prochaine génération – des domaines dans lesquels jusqu’il y a peu, des fabricants européens comme Alcatel-Lucent étaient les leaders incontestables. Huawei contrôle quelque 11 pour cent de la propriété intellectuelle de la nouvelle génération des réseaux mobiles (LTE). Même Option dispose d’une station de base Huawei sur son toit.

Huawei progresse également sur le plan des appareils à main. En octobre, elle va ainsi lancer l’Ideos, un téléphone intelligent (smartphone) Android 2.2 qui coûtera par exemple entre 115 et 150 euros (après conversion) en Grande-Bretagne. En plus d’être un smartphone, l’Ideos est également un routeur sans fil capable, via WiFi, de relier entre eux huit appareils par le réseau GSM, un exemple s’il en est de l’innovation au juste prix dont fait preuve Huawei.

Huawei, ce sont quinze années de politique d’innovation chinoise soutenue. Au moyen d’avantages fiscaux, d’incitants de type ‘achetez chinois’ et de financements favorables, la Chine pousse ses champions vers le haut. En 2009, la China Development Bank contrôlée par l’Etat a triplé une ligne de crédit datant de cinq ans accordée à Huawei pour la porter à 30 milliards de dollars.

Une ligne de crédit n’est cependant pas encore un subside. Le compte annuel – qui n’est certes qu’une vue instantanée – révèle que Huawei n’exploite que de manière très limitée ces énormes possibilités de crédit. L’utilise recourt cependant à l’affacturage (factoring) pour disposer plus rapidement de liquidités.

“Nous ne sommes dépendants d’aucune forme de subvention que ce soit”, affirme Tim Watkins.

Il rejette aussi les autres critiques envers l’entreprise, qui émanent entre autres des syndicats.

Watkins ne s’attend pas à ce que les acteurs européens en vue suivent l’exemple d’Option et introduisent davantage de plaintes. “Ils vont se rendre compte qu’ils doivent se restructurer pour être compétitifs. Et ils peuvent le faire”, conclut Watkins.

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