Google revoit ses algorithmes après les critiques portant sur l’Holocauste

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Els Bellens

A présent qu’il apparaît que Google promeut dans certains cas la négation de l’Holocauste dans ses résultats de recherche, l’entreprise annonce rechercher une solution pour ses algorithmes.

Google affirme qu’elle est en train de réfléchir profondément à ses algorithmes de recherche, puisqu’elle fait l’objet de critiques quant à la façon dont elle classe ses résultats. C’est ainsi qu’une enquête effectuée par le journal britannique The Guardian démontre que la question (en anglais) ‘did the Holocaust happen?’ fournit comme premier résultat un article négationniste étoffé du Stormfront néonazi. Google a à présent adapté sa classification pour les utilisateurs américains. Quant aux utilisateurs britanniques, ils découvrent encore et toujours la page Stormfront comme premier résultat.

SEO effective

Quiconque pose la question en néerlandais ‘is de Holocaust echt gebeurd?’, se voit proposer avant tout deux articles de Wikipedia, puis une liste d’articles négationnistes. Cela est sans aucun doute dû à la question posée et à la manière dont Google classe ses résultats de recherche. La SEO (‘search engine optimization’) de ces sites néonazis est appliquée dans ce scénario. La plupart des gens qui recherchent des informations, ne vont probablement pas taper ‘is de Holocaust echt gebeurd?’, à moins qu’ils n’aient déjà un à priori. Quiconque axe sa recherche sur ‘wat is de Holocaust?’ ou simplement ‘Holocaust’, obtient des articles d’actualité sur les atrocités commises durant la Seconde Guerre Mondiale.

Mais Google est manifestement ennuyée de la situation. Surtout du fait que la négation de l’Holocauste est illégale dans plusieurs pays, dont la Belgique. Mais aussi parce que des géants internet tels Google et Facebook sont tout spécialement sous pression, lorsqu’il s’agit de séparer le bon grain de l’ivraie depuis la controverse portant sur les fausses informations qui auraient aidé Donald Trump à accéder au pouvoir.

Femmes et musulmans

Il semble que les sites propageant la haine se distinguent tout particulièrement dans le classement de Google. Les résultats de recherche à la question de savoir si ‘les femmes sont-elles dignes de confiance?’ (en anglais ‘are women evil?’, ou d’autres telles ‘are muslims bad?’ ou ‘are black people smart?’) font craindre le pire. “Les résultats de recherche sont un reflet de ce qui se trouve sur le web”, déclare un porte-parole de Google à la BBC. “Le fait que des sites haineux se manifestent dans les résultats de recherche, ne signifie pas que Google partage ces opinions.”

Mais même si Google s’en réfère à ses algorithmes, sans affirmer qu’ils sont neutres, le géant internet n’en occupe pas moins une position de confiance. D’un rapport Ofcom du mois dernier, il ressort en effet que trente pour cent des 12 à 15 ans considèrent Google comme une source correcte d’informations. L’on a donc la perception que Google est digne de confiance et qu’elle détient la ‘vérité’. Il nous faut par ailleurs faire remarquer ici que Bing, le moteur de recherche de Microsoft, fait nettement mieux en anglais et accorde par exemple la préférence à des articles de Wikipedia pour ces questions, plus souvent du reste que Google. En néerlandais, nous n’avons par contre guère trouvé de différences entre Bing et Google au niveau des résultats.

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