Google prête à payer pour être prioritaire sur internet?

Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Google et l’entreprise télécom américaine Verizon entendent conclure un accord susceptible de supprimer le principe de neutralité sur le net. Le géant internet serait en effet prêt à payer pour permettre le traitement en priorité du trafic de données en provenance de services gloutons en haut débit comme YouTube. Selon le journal The New York Times, Google et Verizon seraient proches d’un accord. L’agence de presse Bloomberg va encore plus loin et suggère que l’accord est déjà entériné.

Google et l’entreprise télécom américaine Verizon entendent conclure un accord susceptible de supprimer le principe de neutralité sur le net. Le géant internet serait en effet prêt à payer pour permettre le traitement en priorité du trafic de données en provenance de services gloutons en haut débit comme YouTube.

Selon le journal The New York Times, Google et Verizon seraient proches d’un accord. L’agence de presse Bloomberg va encore plus loin et suggère que l’accord est déjà entériné.

Actuellement, aucun site n’est avantagé ou pénalisé par les fournisseurs internet. Mais si l’accord envisagé par Google et Verizon se concrétise, la situation va évoluer vers un système hiérarchisé, où différentes vitesses seront utilisées en fonction du montant pécuniaire que les fournisseurs de contenu seront prêts à débourser.

Les négociations entre Google et Verizon iraient bon train, après que la FCC (Federal Communications Commission) ait été rappelée à l’ordre par la Justice en avril et qu’on ait mis sur le tapis le fait que le contrôleur télécom américain ne peut interdire sans autre forme de procès les fournisseurs internet d’introduire un système hiérarchisé.

Un accord éventuel entre Google et Verizon n’aurait évidemment des conséquences que pour les abonnés américains, mais les entreprises télécoms européennes ont également déjà fait savoir qu’elles réclameront de l’argent à Google pour des services gourmands en haut débit du style YouTube.

Les organisations de défense des consommateurs indiquent que ce serait finalement le consommateur qui serait le dindon de la farce. Outre son abonnement internet habituel, il devrait en effet alors encore payer pour pouvoir recevoir des ‘premium services’ tels que YouTube.

Do no evil? Le mouvement en faveur des droits des citoyens Free Press n’hésite pas à évoquer la fin de la période do no evil (littéralement: ne faites rien de maléfique/diabolique) de Google. “Si l’on en arrive à une telle situation, cela signifiera une prise de pouvoir brutale de la part de deux monopolistes malfaisants”, déclare Josh Silver de Free Press.

Dans une réaction, Google affirme cependant mener des négociations avec la FCC et Verizon, afin de garder internet ‘ouvert’. D’un entretien vidéo avec le patron de Google, Eric Schmidt, il appert aussi qu’en ce qui le concerne, l’on ne peut pas faire de la discrimination en fonction du fournisseur d’un service (et il n’est donc pas possible d’acheter ‘des traitements prioritaires’), mais bien sur base du service même.

Autrement dit, Schmidt accepterait qu’un fournisseur accorde la priorité à des films vidéo sur des pages web normales et que les appels via internet soient prioritaires par rapport au téléchargement d’un logiciel.

Sur les réseaux mobiles utilisés par les smartphopnes et les appareils tablettes, la vitesse disponible est en effet limitée, et un traitement ‘plus intelligent’ de ce genre de réseau pourrait faire en sorte que de nouveaux services se voient offrir une franche opportunité. Ce n’est pas un hasard si Verizon est l’un des opérateurs mobiles en vue aux Etats-Unis.

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