Google prépare le successeur du SMS

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Pieter Van Nuffel Journalist DataNews

L’entreprise internet Google et 55 opérateurs télécoms s’unissent pour mettre au point une appli de messagerie supportant RCS, selon le site technologique The Verge. Les opérateurs belges sont eux aussi en négociations avec Google à propos de cette technique, qui devrait moderniser l’envoi de minimessages.

Le SMS, qui fête entre-temps ses 25 années d’existence, a depuis quelque temps déjà dépassé son apogée et voit année après année sa popularité se réduire. Selon les chiffres de l’Imec louvaniste, 55,5 pour cent des Flamands envoyaient encore quotidiennement des SMS en 2017, soit quatre pour cent de moins que l’année précédente. Par contre, 30,9 pour cent des Flamands utilisaient journellement WhatsApp, ce qui représente une hausse de 6,4 pour cent. WhatsApp n’a ainsi pas encore rattrapé le SMS sur une base journalière, mais l’évolution est manifeste. Les fournisseurs télécoms gagnent aujourd’hui davantage en vendant des packs pour l’internet mobile qu’avec les SMS qu’ils offrent du reste généralement gratuitement.

En réaction, l’industrie télécom est occupée depuis un peu moins de dix ans à développer le RCS (‘Rich Communication Services’, un protocole de communication destiné à remplacer le SMS par une plate-forme de messagerie plus riche à la WhatsApp). Le fait que ce ne soit actuellement toujours pas le cas, est dû notamment au désaccord régnant parmi les initiateurs à propos de la manière dont cette norme de messagerie doit se présenter.

Mais cette situation va peut-être bientôt prendre fin, car tout semble indiquer que Google soit parvenue à mettre tous les fournisseurs télécoms d’accord. Au cours des dix années que les fournisseurs ont réfléchi à trouver un successeur au SMS, Google a tenté à plusieurs reprises de développer une appli de messagerie maison, mais chaque fois en vain. Lors de sa première tentative, Google Talk, a l’année dernière fait chou blanc. Quant aux tentatives ultérieures, elles n’ont jamais vraiment décollé. Actuellement, 0,7 pour cent des Flamands utilisent quotidiennement Google Allo et 0,3 pour cent le vidéo chat Google Duo. Quelque 1,1 pour cent recourt à Google Hangouts, qui a été entre-temps transformée en une appli professionnelle, qui concurrence Slack.

Miser sur un autre cheval

Entre-temps, on a commencé à prendre conscience chez Google qu’il fallait miser sur un autre cheval, si on voulait encore se faire une petite place sur le marché très dense des applis de communication. Pour lancer cette contre-attaque, l’entreprise technologique compte à présent sur le soutien des opérateurs télécoms. Selon le site technologique The Verge, Google est depuis quelque temps déjà occupée dans le plus grand secret à tenter de les convaincre d’offrir le support RCS à sa plate-forme de messagerie ‘Android Messages’. Telle est en effet la nouvelle appellation depuis février de ‘Messenger for Android’, l’appli avec laquelle les utilisateurs d’Android envoient et reçoivent les SMS. La plupart des marques de smartphones procèdent déjà à la pré-installation d”Android Messages’ comme appli par défaut, à l’exception de Samsung et d’Huawei.

L’objectif est que cette appli par défaut intègre la nouvelle plate-forme ‘Chat’ supportant RCS. Pour ce faire, Google a sacrifié l’équipe qui devait développer l’appli Google Allo, ce qui fait que la mise au point de cette dernière est actuellement en attente.

Dans Chat, tout comme dans d’autres applis de messagerie, vous pourrez voir si quelqu’un a bien reçu votre message, mais aussi mener des entretiens de groupe, envoyer des photos à haute résolution, etc. Et si vous recevez un message du genre, mais que votre fournisseur ne supporte pas la norme RCS, le message perdra automatiquement sa forme et se muera en un SMS.

Selon The Verge, les fournisseurs américains AT&T et Verizon auraient ces derniers mois sauté dans ce train, ce qui fait que 55 opérateurs proposent déjà leur support, dont Orange. Les autres opérateurs télécoms belges s’y intéressent aussi. “Nous négocions à ce propos avec Google et les autres opérateurs belges, mais sans engagement concret pour le moment. Cela pourrait se faire au plus tôt mi-2019”, déclare-t-on chez Telenet.

Confidentialité

La nouvelle plate-forme de messagerie aura cependant un grand inconvénient: tout comme pour le SMS, il ne sera pas question de cryptage bout-à-bout. En plus de cela, les fournisseurs télécoms auront en général moins d’objections à collaborer avec les services de renseignements qu’avec des applis telles WhatsApp, Signal ou Telegram. Si vous voulez être sûr que personne ne puisse lire par-dessus votre épaule, mieux vaut donc encore et toujours utiliser l’une de ces dernières.

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