Google Earth surprend les pêcheurs illégaux

Une scientifique des Nations Unies a découvert via Google Earth que la quantité de poissons pêchés illégalement dans le Golfe Persique avec des nasses est six fois plus importante que ce que les chiffres officiels laissent supposer.

Dans cette région, la pêche à la nasse est très populaire: une longue tige de bambou et un filet dirigent le poisson vers une nasse en spirale. Comme il n’existe que peu de données fiables sur le nombre de ces constructions, la chercheuse des Nations Unies Dalal Al-Abdulrazzak a décidé de passer au peigne fin les cartes de Google Earth. Elle a ainsi découvert jusqu’à six fois plus de constructions que ce qu’indiquent les données officielles, et elle a publié ses résultats dans l’ICES Journal of Marine Science.

Jeunes poissons

Selon Al-Abdulrazzak, de meilleures données sur la pêche illégale à petite échelle sont importantes, parce que les autorités sous-estiment souvent le problème. “Personne ne pense que cela a un grand impact, mais tel est pourtant bien le cas”, a-t-elle déclaré dans une interview accordée à la chaîne canadienne CBC.

Les nasses dans le Golfe sont certes de taille réduite, mais comme elles sont si nombreuses, elles impactent de manière importante l’écosystème. Comme elles sont placées dans de l’eau peu profonde, elles attrapent surtout les jeunes poissons, avant même qu’ils aient une chance de se reproduire.

Bon marché

Al-Abdulrazzak a opté pour Google Earth, parce que les images sont gratuites, assez accessibles et faciles à utiliser. Pendant quatre mois, elle a passé à la loupe les images des satellites et a répertorié les installations le long de la côté pour en arriver à un total de 1.900 nasses.

Elle espère que la technique Google Earth pourra être également utilisée dans d’autres régions, plus précisément dans les pays pauvres qui ne disposent pas des moyens de contrôle de leur zone côtière. La pêche à la nasse est en effet exploitée quasiment partout au monde. “Tout ce dont j’ai eu besoin, ce fut un accès à internet et de la patience”, a-t-elle ajouté. “J’espère que cette technique pourra être utilisée par davantage de personnes.”

Elle estime que les installations le long des côtes du Koweït, de l’Arabie Saoudite, du Qatar et de l’Iran prennent 31.000 tonnes de poissons par an. C’est six fois plus que l’évaluation faite par l’organisation alimentaire FAO des Nations Unies. Officiellement, l’Arabie Saoudite, la Qatar et l’Iran ne font état d’aucune prise de poissons par la pêche à la nasse. (IPS/MI)

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