Bruno Leijnse

‘Google, c’est du passé’

Les procès antitrust révèlent que la confiance diminue, estime le rédacteur de Trends, Bruno Leijnse.

Qu’ont IBM et Microsoft en commun? Des procès antitrust qui ont traîné tellement longtemps qu’ils ont perdu toute importance. Mais pas pour les entreprises concernées. Lorsque leurs avocats ont fait table rase, leur dominance avait pris fin. Et le procès antitrust à l’encontre de Google pourrait être du même acabit.

Le procès intenté contre IBM a démarré en 1969 aux Etats-Unis. Les mainframes de Big Blue dominaient alors le monde. L’affaire a duré pas moins de treize ans. En 1982, le plaignant a fini par laisser tomber. Entre-temps, il y avait une nouvelle plate-forme informatique: le PC.

Le procès à l’encontre de Microsoft a démarré, lui, en 1993. Il portait sur l’association d’Internet Explorer et de Windows aux dépens de Netscape. L’appel aux Etats-Unis prit fin en 2004. Le procès intenté en parallèle par la Commission européenne à propos de l’exclusion de la concurrence en ne libérant pas des informations relatives à Windows, Microsoft le perdit en septembre 2007. L’iPhone était arrivé sur le marché trois mois avant, et Android sortit un an plus tard. A présent, Windows se trouve encore sur 19 pour cent de nos PC, tablettes et smartphones, selon un calcul effectué par Gartner.

Google, c’est du passé

La Commission a démarré son enquête sur Google en novembre 2010. Google manipulerait les résultats des recherches à l’avantage de ses propres services et rendrait ainsi la vie impossible aux services publicitaires concurrents. 4,5 années plus tard, l’enquête est étendue à un domaine bien plus important: les clauses des accords Android de Google, qui limiteraient la concurrence.

Google est une entreprise fantastique. Indexer le monde: c’est fait. Photographier le monde: c’est fait. Créer des voitures autonomes: c’est fait. Offrir l’internet au Tiers-Monde: on s’en occupe. Mais tout repose sur la confiance. Or la concurrence ne se trouve qu’à un simple clic. Tout semble indiquer que ce genre de procès antitrust révèle une diminution de la confiance. Et que la Justice n’agit que lorsque le ver est déjà dans le fruit. Les investisseurs feraient donc bien de prévoir une prime de risque…

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