GIEI: la Communauté française embraye sur la Région wallonne

Tout comme la Région wallonne et pour les mêmes raisons, la Communauté française s’apprête à dénoncer le contrat passé avec le GIEI. L’analyse de la situation et des conditions contractuelles avait d’ailleurs été antérieure à celle effectuée par la Région.

Tout comme la Région wallonne et pour les mêmes raisons, la Communauté française s’apprête à dénoncer le contrat passé avec le GIEI. L’analyse de la situation et des conditions contractuelles avait d’ailleurs été antérieure à celle effectuée par la Région.

Toutefois, contrairement à cette dernière qui, en raison des clauses contractuelles, devra en passer par un préavis de 3 ans, la Communauté pourra se dégager du contrat au bout d’un an, à courir à partir du 1er jour de l’année civile suivant la notification de la renonciation. Ce qui, dans le cas de la Communauté française, signifiera un arrêt de prestations, de la part du GIEI, au 31 décembre 2009.La lettre signifiant la renonciation devrait parvenir au GIEI avant le 15 mars (1).

Ce délai d’un an sera bien nécessaire pour mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la reprise en mains des projets, applications et infrastructures et organiser les futurs marchés, dit-on à l’ETNIC (Entreprise publique des Technologies Nouvelles de l’Information et de la Communication de la Communauté française).

Pourtant, l’exercice de réappropriation de l’informatique et de réorganisation des missions de chacun pourrait paraître plus simple qu’à la Région. Pour plusieurs raisons: le nombre d’applications concernées est moins important, un processus de reprise en mains de certaines applications avait déjà été engagé (les petites GED avaient par exemple été basculées vers de l’Alfresco, maîtrisé en interne), l’ETNIC dispose d’une infrastructure d’hébergement (serveurs) pouvant être étendue pour supporter ce qui serait rapatrié ainsi que d’équipes de développement qui sont déjà par exemple en charge du développement des applications destinées au secteur de l’enseignement… Mais là s’arrête le positif. Le changement d’interlocuteur entraînera forcément des bouleversements. En l’espace d’un an, il sera impossible de “ré-internaliser” toutes les applications. Il faudra donc sans doute en passer par de nouveaux sous-traitants qui puissent assurer la continuité des services. Encore faudra-t-il faire vite, via passation de marchés… “dont les contraintes temporelles sont incompressibles”.

La vocation de l’ETNIC, souligne ce dernier, est d’internaliser les applications métier fondamentales (applications de gestion destinées aux secteurs de l’enseignement, de la culture, de l’aide à la jeunesse…). Impossible, en l’espace d’un an, d’en profiter pour procéder à une migration fonctionnelle ou à une réécriture d’applications, pistes pourtant évoquées dans le rapport de Siemens Business Services à qui une étude de faisabilité avait été confiée en 2006.

Tout au plus pourra-t-on confier à un nouvel intervenant les applications telles qu’elles existent ou tenter une migration technique. Mais même cela s’avère périlleux. SBS estimait par exemple que la migration technique de la seule application SigmaGed (gestion des établissements d’accueil de l’aide à la jeunesse) devrait idéalement s’étaler sur… 30 mois.

Or, une migration devra intervenir pour cause, selon les cas, de systèmes surannés, de fonctionnalités dépassées. L’étude de faisabilité de SBS avait révélé l’ampleur de l’effort financier à fournir et l’incapacité de le consentir dans le cadre et les moyens actuellement dévolus à l’ETNIC. De nouveaux moyens devront donc être dégagés. Une demande de dotation complémentaire de 600.000 euros, introduite l’année dernière, pour le budget 2008 avait été rejetée. Elle avait été introduite avant qu’il soit question de dénoncer le contrat avec le GIEI. Maintenant que le scénario a plus que sensiblement évolué, la Communauté trouvera-t-elle les moyens adéquats?

(1) La décision ayant été prise de faire, en quelque sorte “cause commune”, Région et Communauté dénonceront leurs conventions respectives à la même date auprès du GIEI. Pour cause de clause à respecter, la Région wallonne doit impérativement le faire avant le 15 mars si elle ne veut pas, arrivant hors délai, que la dénonciation ne prenne effet qu’un an plus tard…L’ETNIC, qui est officiellement l’organisme chargé de notifier la renonciation au contrat pour la Communauté française, a été prié par le Ministère en charge de l’informatique administrative (Cabinet Daerden) de s’aligner sur cette date du 15 mars alors que- petit détail pour le moins étonnant- le conseil d’administration n’aura pas encore eu la faculté de se réunir pour discuter de la décision du gouvernement. Certes, il ne peut que l’entériner mais, question formes, l’ordre des choses n’est pas vraiment respecté…

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