Fermeture du service mail utilisé par Snowden

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

D’un jour à l’autre, deux services mail à forte connotation ‘privacy’ ont fermé leurs portes, dont celui utilisé par le… dénonciateur Snowden.

Les services mail faisant la part belle au respect de la vie privée grâce à un puissant cryptage et à des processus adaptés sont soumis à une forte pression suite à l’affaire Snowden. Le service mail utilisé par Snowden – Lavabit – ferme ainsi ses portes, parce que son fondateur et propriétaire, Ladar Levison, craint “d’être complice de délits contre le peuple américain”. Dans un message placé sur son site, Levison affirme aussi qu’il connaît depuis six semaines déjà des difficultés sur lesquelles il ne souhaite pas s’étendre… Et il conclut par cette mise en garde très claire: “Cette expérience m’a appris une leçon essentielle: sans une action du Congrès ou un précédent juridique fort, je conseillerais – fermement – à tout un chacun de ne pas confier de données privées à une entreprise ayant des liens physiques avec les Etats-Unis.” Cette prise de position est du reste partagée par la ministre allemande de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, qui, dans le journal Die Welt, prétend que les entreprises américaines qui ne respectent pas les standards européens en matière de confidentialité des données, ne pourraient pas avoir accès au marché européen. En outre, le standard de sécurité allemand – plus puissant – devrait devenir la règle.

Le lendemain de l’arrêt de Lavabit, Silent Circle a également interrompu son service Silent Mail, manifestement de manière préventive. Dans un message, l’entreprise affirme “ne pas avoir reçu d’intimation, d’ordre, de courrier de sécurité ou quoi que ce soit d’autre d’une quelconque autorité. Voilà pourquoi nous agissons maintenant”. L’entreprise a en effet discerné “un signe prémonitoire”. En agissant maintenant, l’entreprise peut se débarrasser sans conséquences des données concernées et ne pourra plus être interrogée ultérieurement par des services publics. Ou comme l’a déclaré son CEO Michael Janke à TechCrunch: “Ils ne pourront rien obtenir de notre part ni tenter de nous contraindre car nous n’avons littéralement plus rien nulle part.”

Lavabit utilisait par ailleurs la méthode ‘ecc’ pour le cryptage des messages et l’AES pour l’encodage de la clé.

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