“Faites de la fibre optique un service à la collectivité”

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

Datahouse, active depuis un an environ sur le marché belge des centres de données, se heurte au marché télécom belge fermé.

Datahouse, active depuis un an environ sur le marché belge des centres de données, se heurte au marché télécom belge fermé.

Au printemps 2011, Datahouse rachetait à Belgacom l’ex-centre de données de Scarlet situé à Vilvorde. L’entreprise d’Alkmaar, qui appartient à Salvatore Fiorenza (ex-Telecom Italia, ex-BBned), s’est heurtée à des difficultés pour mettre le moulin en route. “Au début, nous avons beaucoup investi et renouvelé pas mal de choses dans ce centre de données”, explique Fiorenza.”Ensuite, il a fallu se battre au niveau business, mais cela commence à présent à porter ses fruits. Nous sommes quand même encore et toujours à la merci d’un marché télécom belge très fermé.”

Datahouse a ainsi éprouvé énormément de difficultés à avoir accès à la fibre optique. ” Il y a beaucoup de fibre optique en Belgique, et il y a aussi suffisamment d’acteurs, mais cette fibre optique n’est pas accessible à des tiers. Syntigo, Belgacom, Colt, Telenet, Numéricable ont tous leur réseau. Mais personne ne veut louer ses ‘dark fibers’. Aujourd’hui, un an plus tard, nous avons enfin pu conclure un accord avec Numéricable. Enfin, car nous perdions souvent des ‘requests for proposals’ (rfp’s), parce nous ne pouvions garantir d’accès à la fibre optique.”

Selon Fiorenza, le gouvernement doit intervenir: “Je considère en fait la fibre optique comme un service à la collectivité, tout comme l’eau. Il faut que le gouvernement ouvre la fibre optique. Cela ne pourrait en tout cas que stimuler l’innovation et l’économie.” Il n’est cependant pas franchement optimiste: “Le marché de la fibre optique n’est clairement pas la priorité des autorités. Elles n’y voient pas non plus d’intérêt, car ce serait désavantageux ‘vous savez pour qui’ (Belgacom, ndlr).”

Progressivement, Datahouse se détache dans notre pays des ‘clients néerlandais qui veulent faire quelque chose en Belgique’. Le spécialiste des centres de données se fait à présent connaître des entreprises belges. “Nous pouvons aller jusqu’à 500 armoires. Nous sommes le seul acteur aux environs de Bruxelles qui a encore 1 mégawatt de puissance libre. Nous ciblons à présent de petites entités qui acceptent une armoire, voire une demi. Il y a là encore de la croissance possibles. Les grande sociétés, ce n’est pas pour nous.”

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