Faire rimer confiance et connaissance

Jérôme Kerviel a pu durant plus d’un an jouer au casino et avait même dépensé à un certain moment pas moins de 50 milliards EUR. Le grand patron de la Société Générale s’empressera de faire état de cette somme astronomi-que pour minimiser la fraude de 5 milliards EUR découverte récemment. En fait, les choses auraient pu plus mal tourner, fait-on remarquer dans les salons parisiens.

Jérôme Kerviel a pu durant plus d’un an jouer au casino et avait même dépensé à un certain moment pas moins de 50 milliards EUR. Le grand patron de la Société Générale s’empressera de faire état de cette somme astronomi-que pour minimiser la fraude de 5 milliards EUR découverte récemment. En fait, les choses auraient pu plus mal tourner, fait-on remarquer dans les salons parisiens.

Cinq milliards d’euros… L’équivalent du chiffre d’affaires de Belgacom, la plus grosse société ICT de Belgique. Stupeur et tremblements. Dans les premiers commentaires, Kerviel avait été décrit comme un pirate informatique. Certains quotidiens parmi les plus réputés affirmaient même qu’il venait du département IT. Bref, l’un de ces ‘nerds’ de l’informatique. Tous des félés. Pas étonnant qu’une telle fraude existe. Mais que constate-t-on dans son CV: que Jerôme Kerviel ne connaît que Microsoft Office et Visual Basic. Pas vraiment le profil d’un pirate IT.

Que s’est-il donc bien passé? Désormais adulé sur le Net, Kerviel (bien fait pour ces banques cupides qu’elles perdent un peu d’argent, dira le bon peuple) a travaillé durant des années au sein du département chargé des con-trôles sur les investisseurs. Or nul n’est meilleur garde-chasse qu’un ancien braconnier. Reste que ceci n’explique pas qu’il ait pu opérer durant un an comme investisseur sans que les systèmes de contrôle ne passent au rouge. Des systèmes qui devraient être entièrement basés sur l’IT, n’est-ce pas? Or s’il est bien un secteur qui a investi massivement ces dernières années dans l’ICT, c’est bien le monde financier. Les pontes bedonnants de la Société Générale avaient-ils une telle confiance aveugle dans leur informatique? Une entreprise qui aurait pu être l’objet d’une fraude de 5 milliards EUR a tout intérêt à faire procéder d’urgence à un audit, et pas seulement de son in-formatique d’ailleurs.

A moins que les mécanismes de contrôle ne se soient grippés? Sans doute s’agit-il là de l’un des défis majeurs pour les CIO des KBC, Fortis et autres grands de la planète bancaire. Une telle fraude est-elle également possible chez nous… et passer inaperçue? D’où la nécessité selon nous que le CIO ne soit pas dépourvu de toute connais-sance technologique. La confiance est une chose, mais elle se doit d’être basée sur la connaissance du terrain.

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