Facebook: “Nous suivons bien des utilisateurs (mais pas intentionnellement)”

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Pieterjan Van Leemputten

Facebook a eu tôt fait de crier sur tous les toits que le rapport de confidentialité belge aboutissait à des conclusions erronées. Or voici qu’à présent, l’entreprise reconnaît quand même suivre des utilisateurs.

Le rapport en question émanait du groupe spécialisé ICT & Law de la KULeuven ICRI et d’iMinds-SMIT (VUB) à la demande de la commission vie privé belge. L’une des observations les plus surprenantes mises à jour, c’est que Facebook place aussi un cookie (mouchard) sur votre ordinateur, y compris si vous indiquez que vous ne voulez pas être suivi. Même le comportement de navigation des personnes sans profil serait cartographié, notamment via les boutons ‘like’ sur d’autres sites.

Facebook réagit au quart de tour et déclara avec insistance à des médias britanniques que les chercheurs belges se trompaient. Mais aujourd’hui, l’entreprise fait profil bas et reconnaît elle-même de manière assez pitoyable qu’elle suit les personnes sans profil, même si c’est accidentellement, selon elle.

“Nous ne le faisons pas (laisser des cookies via des plugins sociaux chez des utilisteurs ne disposant pas de Facebook, ndlr) et ce ne sont pas là nos pratiques habituelles. Mais les chercheurs sont tombés sur un bug qui a peut-être provoqué l’envoi de cookies à certaines personnes, alors qu’elles n’étaient pas sur Facebook. Cela n’entrait pas dans nos intentions, et nous allons rectifier le tir”, a déclaré Richard Allen, vice-président en charge de la stratégie de Facebook en Europe.

Revendications réfutées?

Dans le message posté sur son blog, Facebook passe en revue certaines revendications pour lesquelles elle prétend parfois clairement faire telle ou telle chose ou non. Mais dans d’autres cas, l’entreprise tourne autour du pot. Comme par exemple vis-à-vis de l’affirmation suivante: “Facebook utilise des cookies pour suivre les gens partout sur le web”, l’entreprise répond comme suit: “Nous sommes transparents à propos de l’utilisation de cookies et expliquons depuis longtemps déjà comment nous y recourons en vue d’améliorer votre expérience Facebook.”

Il s’agit certes d’une réponse, mais le lecteur critique observera que Facebook ne réagit pas explicitement par oui ou par non à l’affirmation. C’est avec ce genre de méthode affirmation/réalité que Facebook tente de faire comme si les chercheurs belges étaient dans l’erreur avec un bug unique comme exception.

Facebook n’est pas le premier géant technologique qui enfreint accidentellement le respect de la vie privée des utilisateurs et même des non-utilisateurs. Il y a quelques années, l’on a aussi observé que les voitures Street View de Google non seulement enregistraient des images des rues et des maisons, mais captaient également des signaux wifi et pouvaient ainsi aussi intercepter des mots de passe. Tout cela accidentellement bien entendu…

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