Facebook entend garder les utilisateurs moins longtemps sur son réseau

Mark Zuckerberg © Reuters
Els Bellens

Facebook veut vous aider à vous sevrer de… Facebook. Voilà ce qu’a annoncé l’entreprise lors de la présentation de ses résultats annuels.

Facebook va tout faire pour que ses utilisateurs passent moins de temps sur son réseau éponyme. Tel est le message quelque peu étrange émis par son directeur, Marc Zuckerberg, lors de la présentation des chiffres annuels de son entreprise. Des adaptations notamment à la façon dont le flux des nouvelles est présenté aux utilisateurs, devrait faire en sorte que ceux-ci passent grosso modo quotidiennement 50 millions d’heures en moins sur Facebook au niveau mondial. Cela serait surtout dû au fait que les gens découvriraient moins de vidéos virales, après que Facebook ait adapté son flux de nouvelles. L’entreprise se focalisera désormais davantage sur les infos locales.

Selon Zuckerberg, tel est donc l’objectif. Facebook est né, à l’entendre, non seulement pour le plaisir, mais aussi pour le bien-être des gens. Les adaptations devraient faire en sorte que le temps passé sur Facebook soit mieux consacré. L’entreprise s’attend surtout à en profiter à plus long terme. Peu importe si cela lui coûte de l’argent à présent.

Facebook en chiffres

Voilà donc ce que Zuckerberg a expliqué lors de la présentation de ses chiffres annuels. Pour le reste, il apparaît que le chiffre d’affaires de l’entreprise a l’année dernière crû de 8,8 à 13 milliards de dollars (quelque 10 milliards d’euros). La firme technologique a engrangé ainsi un bénéfice de 4,3 milliards de dollars (3,5 milliards d’euros), en hausse de 19 pour cent sur une base annuelle. La majorité de ces rentrées provient de la publicité.

1,4 milliard d’utilisateurs se connectent quotidiennement au réseau. Cela représente une progression de 14 pour cent sur une base annuelle, mais c’est quand même moins qu’attendu initialement. Par utilisateur, Facebook empoche 6,18 dollars, deux fois plus qu’il y a trois ans (2,81 dollars). Aux Etats-Unis et au Canada, elle atteint même 26,76 dollars. Cette zone est ainsi le marché le plus opulent pour Facebook.

Ce qu’il y a d’intéressant à constater dans toute cette histoire, c’est que pour la première fois de son existence, l’entreprise perd des utilisateurs aux Etats-Unis et au Canada, même s’il s’agit d’une légère baisse. Le nombre d’utilisateurs journaliers dans cette zone a en effet régressé au quatrième trimestre de 2017 de 185 à 184 millions. Facebook semble donc tout doucement arriver à saturation, mais elle est entre-temps devenue particulièrement efficiente pour ce qui est de gagner de l’argent avec ses utilisateurs.

Les Russes

Zuckerberg a donc présenté de très bons chiffres réalisés au cours d’une année qui a quand même été tumultueuse pour Facebook avec entre autres des accusations à son encontre de diffusion de propagande russe, qui aurait influencé les élections présidentielles américaines. L’entreprise, comme du reste pas mal de ses concurrentes de la Silicon Valley, est suivie de très près ces jours-ci par le public et les autorités, lorsqu’il est question d’antitrust, de désinformation et de possibles effets négatifs d’une utilisation technologique excessive. C’est peut-être bien aussi cette controverse qui aurait incité Zuckerberg à décider de garder les utilisateurs moins longtemps sur son réseau. Le choix de se focaliser à présent sur une ‘utilisation moindre’ et sur des interactions de qualité semble en tout cas être un coup intelligent de sa part.

Zuckerberg indique aussi que les outils AI que l’entreprise a installés pour identifier les messages suicidaires postés auraient déjà aidé plus d’une centaine de personnes et que 99 pour cent de la propagande liée à l’IS et à Al Qaeda aurait été automatiquement supprimée, avant même que les utilisateurs la découvrent et en fassent rapport.

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