Enterprise Performance Management peut – vraiment – mieux faire

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

En début d’année, Oracle a demandé à Quocirca de réaliser une enquête internationale (800 entreprises ont été sondées dont environ 50 belges) destinée à évaluer leur taux de maturité EPM (enterprise performance management).

En début d’année, Oracle a demandé à Quocirca de réaliser une enquête internationale (800 entreprises ont été sondées dont environ 50 belges) destinée à évaluer leur taux de maturité EPM (enterprise performance management).

Impossible de passer ici en revue l’ensemble des conclusions de cette enquête. Nous nous contenterons donc de dégager quelques points parmi les enseignements les plus étonnants ou révélateurs.

Ainsi le constat que plus un pays connaît de réglementations (sectorielles, par exemple), plus elles sont strictes, plus ce pays se situe… loin dans le classement international. Trop de règles, de législations, de réglementations en matière de gouvernance, de transparence de l’information, etc. tueraient-elles l’EPM ? Frank Buytendijk, vice-président EPM chez Oracle propose deux explications. “Ceux qui se trouvent dans un contexte très régulé ont pris conscience de l’importance mais aussi de la difficulté qu’impliquent ces réglementations et essaient de faire de leur mieux. Ils ont peut-être tendance à se coter moins bien que ceux qui ne sont pas soumis à de telles contraintes.” Autrement dit, un problème de perception (il est en effet utile de souligner ici que les réponses des participants sont de simples auto-évaluations, avec toutes les lacunes et imprécisions que cela suppose). Deuxième explication possible : “L’existence de réglementations implique que l’on doive s’investir dans le suivi de ces règles. Ce qui prend du temps et en laisse moins pour la mise en oeuvre de procédures internes.”

22% seulement des sociétés interrogées estiment qu’une approche intégrée est nécessaire en matière de gestion de processus. 27% sont même convaincues que chaque processus peut parfaitement être géré en solo, sans le moindre regard ou égard pour ceux qui le côtoient. Pour le moins interpelant. Explication proposée : chaque département, chaque responsable est habitué à faire les choses à sa manière, dans son ‘domaine’, et ne ressent pas encore la nécessité de regarder par-delà la cloison. Or, souligne Oracle, des réalités telles que la multiplicité et convergence des processus ou l’externalisation imposeraient un raisonnement tout autre.

La compétitivité ? Quelle compétitivité ?Autres chiffres étonnants : un-tiers seulement des sociétés interrogées se donnent plus de 50% lorsqu’il s’agit d’évaluer leur aptitude à évaluer le succès potentiel de nouveaux investissements (en produits ou services) et seulement 12% se disent en mesure de déterminer la rentabilité d’une gamme de produits, d’un segment de clientèle, d’un canal, etc. La raison se situerait dans une trop grande introspection (application de règles, analyses et évaluations purement internes), sans beaucoup de confrontation avec des mesures externes. “Cette carence en contrôle équilibré entre processus internes et externes est un sérieux problème”, estime Frank Buytendijk.

Etonnamment, les entreprises bénéluxiennes se donnent de meilleurs points en matière d’évaluation de la concurrence et d’implémentation de techniques aptes à leur faire prédire le succès de nouveaux produits. “Elles se donnent de meilleurs scores (5.4 alors que la moyenne internationale est de 5.2) en termes de modèle de marché sans doute parce qu’elles évoluent dans de petits pays qui, par définition, se doivent de s’insérer dans un contexte international, d’évaluer leur potentiel vis-à-vis de l’extérieur.”

Par contre, la mise en oeuvre, l’exécution, nous donne droit à une mauvaise note : 4.95 alors que la France, par exemple, obtient 5.5. Les entreprises locales semblent par ailleurs réagir trop lentement au changement (marché, environnement de l’entreprise). Autre lacune à épingler : la rareté, au sein des entreprises bénéluxiennes, d’un modèle de données unique, fédérant l’ensemble des contrôles et paramètres de mesure. Le Benelux est tout simplement dernier de classe en la matière. “C’est parfaitement néfaste pour le fameux single version of the truth”, souligne Frank Buytendijk. En cause ? Un individualisme trop profondément ancré ?

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