En toute logique

En début de mois, l’un des mes collègues recevait sa toute nouvelle – par ailleurs splendide – BMW 1

Notre homme n’était pas peu fier de son ‘joujou’, mais il dut rapidement déchanter suite à une surprise plutôt désagréable. En effet, alors qu’il s’apprête à retirer quelque chose de son coffre, moteur en marche, le verrouillage automatique se déclenche, et sa voiture se ferme. Et voici notre infortuné incapable de rentrer dans son véhicule alors que le moteur continue à tourner. Seule l’intervention de Touring fut salutaire, grâce à la bonne vieille méthode du déverrouillage manuel. Problème de logiciel, fut la réponse de BMW. Entre-temps, le système GPS de cette même voiture a présenté des défaillances, tandis que la gestion du moteur a également eu des sautes d’humeur. Or de telles plaintes sont de plus en plus fréquentes chez les propriétaires de voitures de luxe, bourrées de gadgets technologiques. En cause souvent, le logiciel embarqué. Ces mésaventures nous rappellent un entretien récent avec le Professeur Jacques Tigerghien de la VUB qui s’interrogeait sur la qualité (souvent médiocre) des logiciels et la mentalité des développeurs. “Les jeunes n’ont plus la capacité d’écrire un logiciel selon une logique réfléchie. Ils préfèrent bricoler jusqu’à obtenir un résultat plus ou moins acceptable. C’est comme si l’on construisait un avion en essayant d’assembler des plaques d’aluminium”, expliquait en somme Tiberghien. Face à ce constat, il a introduit une nouvelle méthode d’évaluation – certes peu populaire auprès des étudiants – pour l’épreuve de programmation. Au lieu de juger le résultat final du programme, il établit la note de l’étudiant en fonction du temps nécessaire au professeur pour déboguer le programme. Ce faisant, Tiberghien espère stimuler le sens logique des étudiants. D’autres professeurs lui auraient déjà emboîté le pas. Inconvénient majeur de cette méthode? L’enseignant passera beaucoup plus de temps à corriger les épreuves…