Dolmen. Real(ly)?

Cela s’est passé le 14 décembre dans le petit hôtel ‘De Schelde’ à Cadzand, où Jo Colruyt et Ashley Abdo se sont réunis pour finaliser le rachat de Dolmen par Real (Software). On retrouvait là quelque treize personnes des deux équipes dirigeantes et donc, l’hôtel affichait à moitié complet ce week-end là. “Finalement, les choses n’ont pas traîné, à tel point que toute la transaction a été menée à bien en deux semaines”, reconnaît un initié.

Cela s’est passé le 14 décembre dans le petit hôtel ‘De Schelde’ à Cadzand, où Jo Colruyt et Ashley Abdo se sont réunis pour finaliser le rachat de Dolmen par Real (Software). On retrouvait là quelque treize personnes des deux équipes dirigeantes et donc, l’hôtel affichait à moitié complet ce week-end là. “Finalement, les choses n’ont pas traîné, à tel point que toute la transaction a été menée à bien en deux semaines”, reconnaît un initié.

“Bien sur, il y avait aussi l’option de la reprise de Real (90,7 millions EUR de chiffre d’affaires) par Dolmen (145 millions EUR), mais considérez-la plutôt comme une fusion. Peu m’importe finalement qui rachète qui”, a expliqué Jef Colruyt lors d’une conférence de presse. La famille Colruyt reçoit 17% des actions, alors que Gores garde ses 32,6% dans RealDolmen. Cette nouvelle appellation n’est du reste pas la plus séduisante qui soit, mais admettez que c’est rarement le cas dans ce genre d’opérations.

De son côté, Real obtient le poste de CEO (Bruno Segers), le légal, les finances et l”international & corporate development’. Du côté de chez Dolmen, on retrouvera dans la nouvelle entreprise Dirk Debraekeleer pour la vente & le marketing, ainsi que Marc De Keersmaecker pour les services, tous deux actifs depuis un quart de siècle déjà chez l’intégrateur de Halle. Jan Bogaert, HR-manager, est tout aussi fidèle et devra materner les 823 employés de Dolmen, afin d’éviter un (petit?) exode. Quant à l’administrateur délégué, Jan Deville, il est chargé d’accompagner l’intégration.

“Allons-nous recevoir une BMW?”, réagit l’un des collaborateurs de Dolmen en boutade sur le site web. Il est clair que les différences culturelles entre les deux entreprises sont grandes. Real se concentre surtout sur les solutions ‘high-end business process’ avec des gens bien… propres sur eux, alors que les intégrateurs de chez Dolmen, qui ont toujours dû retrousser leurs manches, sont surtout orientés clients (plus de 60% d’entre eux travaillent en clientèle), sont fidèles et véhiculent la mentalité de l’entreprise familiale, où l’on accorde beaucoup d’attention aux coûts. On y plaisante même parfois sur le fait que Jef Colruyt signe encore personnellement les notes de frais. La réunion des deux cultures d’entreprise ne sera pas une mince affaire. Laquelle prendra-t-elle le dessus sur l’autre? Bien malin qui pourrait y répondre aujourd’hui. Cela dépendra probablement du lieu du siège central qui n’a pas encore été choisi. Sera-ce Kontich la mondaine ou Halle à la porte du Pajottenland. Lorsqu’on se donne rendez-vous dans l’hôtel ‘De Schelde’, cela pourrait signifier que le choix est déjà fait.

“This is a IT powerhouse”, déclare Ashley Abdo. Conjointement plus de 1.700 collaborateurs et un chiffre d’affaires supérieur à 235 millions EUR. Et indépendant avec çà. Jusqu’à présent du moins. C’est qu’il faut faire attention à ce qu’on écrit… Et un fameux potentiel à la clé car le marché visé des PME de 50 à 1.000 travailleurs est manifestement sous-desservi. Jef Colruyt pense que RealDolmen peut croître annuellement de 5 à 8% d’ici 2011 et enregistrer un chiffre d’affaires de 400 millions EUR. “D’ici un an ou deux, un rachat sera encore possible.” Là dessus, il allume une cigarette et invite ses top managers à reprendre le travail. C’est qu’une semaine après Cadzand, il s’agit d’informer aussi les cadres et le personnel. Et oui, cela peut parfois aller vite entre Halle et ‘De Schelde’.

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