Digibesitas: chaque semaine, 3 à 4 parents tirent la sonnette d’alarme à propos de leur enfant accro aux jeux

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Chaque semaine, 3 à 4 parents se présentent au Zorgcentrum Alexianen (Tirlemont), parce qu’ils craignent que leur enfant soit accro aux jeux et, dans une moindre mesure, aux médias sociaux. “J’essaie à présent d’attirer davantage l’attention des parents sur l’utilisation du PC et des jeux”, déclare Marc Frederickx, expert en psychiatrie des jeunes et des enfants auprès du Zorggroep Alexianen Tienen.

Le Zorggroep Alexianen Tienen existe depuis trois ans et est le seul centre dans notre pays à s’occuper d’addiction à internet et aux jeux, ce qu’on appelle ‘digital detox’. “Ce que je pensais surtout, c’est que beaucoup de jeunes étaient accros aux jeux”, déclare Frederickx. “Mais je dois constater que je vois surtout des parents et très peu de jeunes. Pour ces derniers, la multiplicité n’est pas un problème. Les parents par contre n’ont pas une connaissance suffisante des jeux, ce qui fait qu’ils ne voient que le problème et ne font pas dans la nuance. Je tente à présent d’attirer davantage l’attention des parents sur l’utilisation du PC et des jeux.” La restauration de la communication entre les parents et les enfants peut être également une étape importante, toujours selon lui.

Le concept ‘addiction aux jeux’ n’est pas utilisé par Hendrickx. “Si les parents indiquent qu’il s’agit d’un véritable asservissement, je préfère parler d’un problème de jeu. Lorsque des jeunes vont au football, font partie d’un mouvement de jeunesse ou sortent avec des amis et que leurs résultats scolaires sont au niveau de leurs possibilités et de leur talent, je n’appelle pas cela un problème. Il se peut qu’ils jouent de manière obsessionnelle, mais cela ne doit pas générer un problème. L’addiction, c’est quand on commence à être aux prises avec des phénomènes physiques. Et cela, je ne le rencontre pas vraiment.” Pourtant, Henderickx admet aussi que l’étape consistant à se rendre dans un hôpital psychiatrique pour les jeunes existe bel et bien, même s’ils ne reconnaissent pas leur état comme un réel problème.

Dans les livres spécialisés, il semble aussi, selon Hendrickx, que les jeunes qui ont un problème avec les jeux ou avec les médias sociaux, souffrent aussi souvent d’autres problèmes. Il voit également que l’industrie des jeux cible de plus en plus les gens ayant du temps et de l’argent, qui s’ennuient ou vivent seuls. C’est avec ce “groupe oublié” que Candy Crush par exemple tente de gagner de l’argent. Les problèmes liés à l’utilisation des médias sociaux sont nettement moins souvent signalés. “L’utilisation des médias sociaux est un phénomène socialement accepté”, dit-il.

Chez Zorgnet Vlaanderen, l’on déclare qu’en Flandre, il n’existe pas encore de département pour les accros des médias. “De la part des hôpitaux, nous recevons de plus en plus de demandes de placement à résidence, mais je n’en vois pas la plus-value”, apprend-on. Chez Tele-Onthaal, les entretiens sur l’addiction en ligne ne sont pas repris dans les chiffres. (Belga/WK)

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