Des voyageurs accusent les Etats-Unis de passer au crible leur ordinateur portable et leur smartphone

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Pieterjan Van Leemputten

Aux Etats-Unis, deux associations de défense des droits des citoyens ont accusé l’état du fait que onze citoyens ont été contraints de remettre leur ordinateur portable ou leur smartphone pour qu’ils soient minutieusement examinés. Selon ces associations, cette obligation n’est autorisée que s’il y a des suspicions d’activités illégales.

Cette plainte émane de l’American Civil Liberties Union (ACLU) et de l’Electronic Frontier Foundation (EFF) au nom de onze citoyens. Selon les associations, il est anticonstitutionnel d’explorer des appareils, à moins que cette opération soit accompagnée d’un mandat de perquisition. Et cela ne peut se faire que s’il y a une “probabilité d’infraction à la loi”.

L’affaire ne concerne pas que les onze citoyens en particulier. L’ACLU et l’EFF veulent ainsi surtout davantage faire la clarté sur ce que les contrôleurs aux frontières sont autorisés à faire. Les Etats-Unis ont la réputation d’être très stricts, et certains voyageurs arrivant sur le territoire ont dû remettre leurs appareils des semaines, voire des mois durant, alors qu’aucune plainte n’était retenue contre eux.

Les onze citoyens concernés par cette affaire sont des personnes soigneusement choisies. Il y a parmi eux des journalistes, des hommes/femmes d’affaires, des étudiants et même un vétéran de guerre. Certains sont des musulmans ou n’ont pas une couleur de peau blanche. Il y a dix Américains de souche et un habitant permanent. Le jugement qui sera rendu, n’aura donc très probablement aucun impact direct sur les Belges se rendant en avion aux Etats-Unis.

L’ACLU et l’EFF argumentent que les appareils électroniques tels les ordinateurs portables et les smartphones contiennent aujourd’hui des tas de renseignements sur leur propriétaire. Nettement plus que ce qu’on pouvait trouver précédemment dans un attaché case ou un bagage. Il est ainsi parfaitement possible, sur base des informations contenues dans le smartphone de quelqu’un (ou des données stockées dans le nuage et couplées à cet appareil), d’obtenir une image de son identité, de sa religion ou de ses préférences sexuelles. Pour les voyageurs d’affaires, on peut aussi penser qu’ils possèdent des informations sensibles sur leurs clients. Les deux associations de défense des droits des citoyens veulent faire la clarté sur tous ces éléments.

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