Des photographes intentent un procès antitrust à Google

Pieterjan Van Leemputten

Cepic, qui représente des milliers de photographes et agences, intente une procédure antitrust à l’encontre de Google, parce que le site utilise des photos sans autorisation.

Cepic, qui représente des milliers de photographes et agences, intente une procédure antitrust à l’encontre de Google, parce que le site utilise des photos sans autorisation.

La plainte, qui a été déposée le 8 novembre déjà, dénonce le fait que Google Images réutilise sans autorisation et sans mention de droits d’auteur des images de photographes, éditeurs et agences dans ses résultats de recherches. Et ce, alors que Google, de par sa position, joue un rôle important dans la recherche d’illustrations.

Le problème s’est encore amplifié depuis que Google a étendu ce service durant l’été. C’est ainsi qu’aujourd’hui, il est possible, à partir de Google Images, de solliciter et de télécharger des illustrations de grande taille, sans devoir passer par le site du fournisseur. Selon Cepic, cela entraîne une perte de visiteurs. De plus, les utilisateurs ne savent à ce moment-là pas clairement de qui est l’illustration et/ou si des droits d’auteur s’y appliquent.

Cepic est une organisation européenne qui, à l’entendre, représente quelque 900 banques d’images et agences dans vingt pays européens. Sa plainte est en outre étayée par des organisations similaires en et en dehors d’Europe.

Promotion du piratage Le problème principal qui se pose, c’est que Google domine le marché des recherches et abuse de sa position. Google maîtrise quelque 95 pour cent du trafic des recherches en Europe. En affichant des images sans autorisation, y compris en grand format, et sans indication de l’auteur ni protection du droit d’auteur, Google abuse clairement de sa position, selon Cepic.

“Ce moteur de recherche est devenu un fournisseur de contenu ‘gratuit’ et alimente ainsi le piratage en ligne à son profit”, peut-on lire sur un communiqué de Cepic.

La solution que Google avait proposée dans le passé, consiste en l”opt-out’ (option de retrait ou d’exemption) de ses services. Mais cela signifie que votre site web et vos photos disparaissent alors de tous les services de Google. Selon Cepic, cela revient en fait à une disparition pure et simple d’internet, ce qui n’est pas une option valable.

Google News Cette affaire fait penser à celle des éditeurs belges de journaux opposés à Google News. Dans ce cas, Google affichait les manchettes des journaux accompagnées d’un bref contenu et ce, contre l’avis des sites de journaux qui voyaient le nombre de leurs visiteurs diminuer (et donc aussi leurs revenus publicitaires). Il s’agit cependant cette fois d’un cas plus grave dans la mesure où la source/l’auteur n’est pas mentionné(e) et que l’utilisateur peut voir et télécharger l’illustration complète sans renvoi au site de l’auteur.

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