Des flux lumineux plus lents pour un internet plus rapide

Un internet plus rapide, c’est possible, mais il convient alors d’en ralentir certaines portions.

Un internet plus rapide, c’est possible, mais il convient alors d’en ralentir certaines portions.

Le fait que les connexions internet soient parfois d’une lenteur exaspérante n’a pas grand-chose à voir avec le transport de grandes quantités d’informations, mais bien avec la déviation ou le ‘routage’ de ces données vers différentes destinations.

De nouveaux ‘méta-matériaux’, capables de rendre les objets invisibles en les englobant littéralement de lumière, pourraient remplacer les routeurs lourds et ralentisseurs de trafic et ainsi ouvrir la voie à un internet optique ultrarapide. Voilà ce qu’annoncent des chercheurs de l’université de Berkeley.

Quelques mots d’explication s’imposent. Les scientifiques américains ont mis au point un matériau capable d’enrouler la lumière autour des objets et de la ralentir. En l’absence de réflexion lumineuse sur leur surface, ces objets deviennent temporairement invisibles. Même si ce matériau ne peut provisoirement être fabriqué qu’à une nano-échelle, l’armée américaine s’y intéresse déjà fortement. La perspective de pouvoir utiliser des chars de combat invisibles y est évidemment pour beaucoup.

Il apparaît toutefois à présent qu’un matériau capable de ralentir la lumière pourrait aussi révolutionner le secteur des télécoms, où les flux de données peuvent parcourir rapidement de grandes distances via les réseaux à fibre optique et exploitent à cette fin des fréquences lumineuses. Lorsque les données arrivent quasiment au terme de leur transfert, ces fréquences lumineuses doivent cependant être scindées afin de pouvoir atteindre les différentes destinations finales. Lors de cette scission, le faisceau lumineux est d’abord converti en un signal électrique, avant d’être traduit en un code optique.

Toute cette conversion, qui est non seulement coûteuse et complexe, entraîne aussi un net ralentissement de la transmission des données. “La lumière et la fibre optique même acceptent aisément quelques Térahertz, alors que les appareils électriques en charge du ‘routage’ du signal, eux, n’acceptent que quelques Gigahertz”, explique le professeur Chris Stevens de l’université d’Oxford à la BBC.

Et c’est précisément ici que les méta-matériaux nouvellement mis au point peuvent démontrer toute leur utilité. “Si les flux lumineux pouvaient être suffisamment ralentis lors de la scission, la conversion électrique classique ne serait plus nécessaire”, ajoute encore le professeur. “Une puce microscopique équipée de ce nouveau matériau pourrait assumer l’ensemble du processus de routage avec à la clé divers ralentissements pour diverses fréquences lumineuses. Finalement, on en arriverait à un réseau réellement entièrement optique, qui serait nettement plus rapide et efficace que les réseaux de données actuels.”

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