De jeunes entreprises belges cherchent à se mettre en évidence à Dublin

© Web Summit
Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Ils sont 150, les Belges qui tentent d’attirer l’attention sur leur jeune entreprise (startup) lors de Web Summit à Dublin. “Il convient de se préparer aussi bien que possible”, recommande Yonca Braeckman de Startups.be.

Plus de 40.000 entrepreneurs, développeurs, investisseurs et autres accros du web participent à la conférence Web Summit organisée à Dublin. A l’espace de cinq ans à peine, l’événement est devenu le plus important dans son genre en Europe.

Ce succès a toutefois aussi un revers. C’est ainsi qu’il n’est pas du tout facile pour une jeune entreprise d’entrer en contact avec les personnes adéquates et comme nombre d’entre elles sont regroupées sur une surface quelque peu limitée, les stands font à peine un mètre de large, ce qui nuit évidemment à leur visibilité.

Ces dernières semaines, l’organisateur Paddy Cosgrave a aussi essuyé pas mal de critiques. Sur le site technologique Tech.eu du Belge Robin Wauters, l’on peut lire par exemple que des montants disproportionnés sont demandés aux starters qui souhaitent entrer en contact avec des investisseurs, sans compter que quasiment toutes les pratiques de marketing industrielles de l’organisation sont dénoncées.

“C’est exact que l’on est assailli de mails vous poussant à vous inscrire”, reconnaît Karel Rabaut de Beeple. Beeple est une jeune entreprise belge qui a créé un outil RH pour la gestion du personnel temporaire. “Après avoir réservé un mini-stand pour une journée, l’on vous promet tout, mais en fin de compte, il n’en ressort pas grand-chose. Les objections formulées ne m’étonnent donc pas du tout.”

Du coup, ils sont toujours plus nombreux dans le petit monde des jeunes entreprises à se demander si cela vaut encore la peine de se rendre à Dublin. Le retour sur investissement est-il encore bien assuré, s’il faut quasiment se battre pour pouvoir entrer en contact avec un investisseur ou un client potentiel?

Proactif

“Si vous n’êtes pas bien préparé, le retour est effectivement restreint”, approuve Yonca Braeckman de Startups.be. “Il faut agir de manière très proactive et tout bien planifier pour pouvoir en tirer le maximum.”

Startups.be, l’organisation qui chapeaute nos starters belges et les met en exergue tant chez nous qu’à l’étranger, tente de les aider. Pour la deuxième année consécutive, l’organisation non marchande dispose d’un stand à Web Summit, et les jeunes entreprises qui se sont inscrites pour faire le déplacement à Dublin sous pavillon Startups.be, bénéficient d’un tas d’avantages.

“Quiconque accepte de faire le voyage avec nous, non seulement conclut un bon accord au niveau du prix”, explique Braeckman. “Mais se voit aussi préparer et accompagner au mieux par nos services. Il y a quelques semaines, nous avons organisé ainsi une journée ‘kick off’ en Belgique au cours de laquelle nous avons dispensé une formation à la présentation (pitch), alors que notre chef de délégation Frank Maene du fonds de capital risque Volta Ventures, examine avec les jeunes entreprises quels investisseurs de son réseau pourraient s’avérer intéressants pour elles ou quels clients potentiels elles auraient intérêt à rencontrer à Dublin.”

“Comme nous avons acheté un pack de groupe et exploitons un stand, nous disposons aussi des noms de tous les investisseurs et de tous les journalistes présents à Dublin. Nous les convoquons, les invitons à notre booth et aux événements que nous organisons en marge. Une rencontre à l’ambassade belge à Dublin est ainsi prévue, où nous attendons de nombreux investisseurs intéressés.”

“L’année dernière, les réactions après l’événement avaient été très positives. Les starters présents avaient très bien compris la nécessité et la plus-value d’une organisation visant à renforcer la visibilité et le rayonnement de notre pays.”

Lisbonne

Cette année, une trentaine de petites entreprises belges sont donc présentes dans la capitale irlandaise (en tout, l’on y recense quelque 150 compatriotes). 13 battent pavillon Startups.be. L’une d’elles est la gantoise Teamleader, qui a créé un outil CRM de type Salesforce pour les petites et moyennes entreprises, et dans laquelle l’ex-directeur de Telenet, Duco Sickinghe investit.

En tant que jeune entreprise ‘plus avancée’, Teamleader se voit attribuer un stand plus grand et s’en félicite. “A Web Summit, nous lançons notre nouvelle interface utilisateur et une offre spéciale ‘gratuite’ pour les startups”, explique Katrien De Clerck, business developer. “Chaque jeune entreprise qui s’associe avec nous, reçoit gratuitement notre outil six mois durant. Nous sommes donc ici parfaitement à notre place. Nulle part ailleurs il n’y a plus de startups réunies qu’à Dublin. Le potentiel est énorme.”

Katja Schipperheijn de The Learnscape, une jeune entreprise qui a développé un Facebook ‘à vocation éducative’ pour les jeunes enfants (sCool), est elle aussi enthousiaste: “Sans trop de difficultés, nous avons attiré un investisseur intéressé. De plus, nous avons été interviewés par une chaîne de télévision locale, ce qui a permis à sCool de s’attirer une attention médiatique en Irlande. Nous n’avons donc pas à nous plaindre (rire).”

Par ailleurs, Web Summit ne se tiendra plus à Dublin l’année prochaine, mais se déplacera dans la capitale portugaise Lisbonne. Officiellement, il se dit que Dublin devient trop exigue pour un tel événement et que la ville manque d’hôtels, mais les mauvaises langues prétendent que Lisbonne est nettement meilleur marché comme emplacement. Selon l’organisateur Paddy Cosgrave en personne, la démarche est surtout due au ‘manque de collaboration’ de la part des autorités locales.

Le site irlandais d’actualité The Journal y a consacré un article retentissant que nous ne voulons pas vous faire manquer.

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