Davantage de nuages européens, surtout en Allemagne et en Grande-Bretagne

Brandenburger Tor. © REUTERS
Pieterjan Van Leemputten

Les grands acteurs ‘cloud’ dans le monde ont ces dernières années nettement étoffé leur offre européenne. Mais dans la pratique, certaines régions semblent être plus attrayantes que d’autres.

Forrester Research affirme dans un rapport que Data News a pu consulter, que les fournisseurs de plates-formes ‘cloud’ ont dans le passé souvent opté pour un seul site de centre de données européen pour desservir tout le continent. La situation est entre-temps en train de changer, puisque plusieurs acteurs veulent à présent aussi exploiter un ensemble de serveurs dans différents pays d’Europe.

Forrester se réfère entre autres à Google qui, après la Belgique (depuis 2010), entend également installer des centres de données en Finlande, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Quant à AWS et Microsoft, elles ont des projets pour la France, alors qu’IBM planifie quatre nouveaux centres de données au Royaume-Uni.

La raison de cette croissance, c’est, outre le besoin sans cesse plus important de nuages, un cadre réglementaire encore et toujours assez fragmenté. C’est ainsi que Forrester évoque le fait que la législation allemande en matière de protection des données motive à installer des centres de données dans le pays même.

L’analyste de marche fait cependant observer qu’il n’est économiquement pas judicieux que tant Amazon, Microsoft, Google, IBM que d’autres encore ouvrent un centre de données propre dans chaque pays. Il constate que c’est surtout en Grande-Bretagne et en Allemagne que beaucoup de fournisseurs de nuages ouvrent une filiale. L’Irlande, connue pour offrir aux entreprises étrangères un taux d’imposition favorable, serait également privilégiée. Selon l’analyste de marché, la connaissance de l’anglais et les basses températures qui y règnent, jouent également un rôle dans le choix d’installer des centres de données en Irlande.

Pas encore de crainte du Brexit

Ce qui est étonnant, c’est que le Brexit lui ne joue actuellement encore aucun rôle dans ce choix. L’année dernière, même après la décision britannique de se retirer, les acteurs ‘cloud’ ont continué en effet d’annoncer l’installation de centres de données supplémentaires en Grande-Bretagne.

Il nous faut cependant apporter ici la nuance, selon laquelle la première ministre britannique May n’a elle-même abordé que cette semaine et pour la première fois ce que signifie vraiment le Brexit. Le départ définitif des Britanniques prendra probablement encore quelque temps, et ses effets sur la législation en matière de protection des données notamment ne se feront sans doute sentir que dans quelques années dans le secteur.

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