Courriel: triste anniversaire

Cet automne, le courriel fêtera exactement ses 35 ans d’existence. C’est en effet en ’71 que l’ingénieur Ray Tomlinson envoyait pour la première fois un message électronique sur un réseau informatique. Le courriel était né.

Voici plus d’une semaine, à la veille donc de ce 35e anniversaire, le courriel était utilisé pour la première fois pour informer à grande échelle des collaborateurs qu’ils étaient remerciés. Ce sont 400 collaborateurs du géant américain de l’électronique RadioShack qui apprenaient ainsi un jeudi matin par ‘e-mail’ qu’ils pouvaient rentrer chez eux. “Nous informons pour l’instant le personnel concerné des licenciements en cours dans l’organisation.Malheureusement, leur poste de travail est supprimé”, purent ainsi lire ces 400 employés en buvant leur café. L’entreprise avait certes déjà indiqué qu’une procédure de réorganisation était dans l’air et que les personnes concernées seraient averties par courrier électronique.Nombre d’informations relatives au travail sont certes aujourd’hui déjà communiquées par courriel. Ainsi, les offres d’emploi et CV sont fréquemment mis en ligne, tandis qu’une partie de la procédure de sollicitation se fait par échange de courrier électronique, ce que l’on appelle l’e-HRM. Mais procéder de la sorte et envoyer un C4 par ‘e-mail’ constitue un pas trop loin. “On pourrait considérer cette attitude comme irrespectueuse de l’individu”, estimait ainsi un professeur en gestion. Et le quotidien flamand De Standaard organisait peu après la diffusion de cette information un sondage en ligne sur son site web. Deux tiers des répondants considéraient que l’envoi d’une lettre de licenciement par courriel est perçu comme plus pénible que par lettre. De même, des réactions enregistrées sur d’autres sites n’étaient pas tendres à l’égard de la direction de RadioShack. “Manque de respect”, “irresponsable” et même “lâche”, telles étaient quelques-uns des commentaires.Si un licenciement est en soi toujours pénible, nous estimons que la manière de le communiquer peut ou non atténuer le choc. Envoyer une lettre de licenciement par courriel est certainement à condamner. Alors que l’entreprise consacre en général plusieurs heures aux négociations d’engagement d’un collaborateur, elle doit pouvoir au moins donner un mot d’explication lorsque quelqu’un est contraint de quitter l’organisation.Si l’on envoie aujourd’hui un courriel, pourquoi pas demain un SMS? Car cela aurait permis d’éviter aux 400 collaborateurs en question de devoir se rendre au bureau le matin…

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