Ce n’est pas la NSA, mais les Pays-Bas qui ont mis sur écoute 1,8 million de communications

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Ce ne sont pas les Américains, mais bien les Pays-Bas eux-mêmes qui ont mis sur écoute 1,8 million de communications téléphoniques fin 2012, début 2013, puis partagé ces données avec la NSA.

Ce ne sont pas les Américains, mais bien les Pays-Bas eux-mêmes qui ont mis sur écoute 1,8 million de communications téléphoniques fin 2012, début 2013, puis partagé ces données avec la NSA. Voilà ce qui ressort d’un courrier des ministres Ronald Plasterk (Intérieur) et Jeanine Hennis (Défense) à la Chambre des Députés.

Il y a quelques mois, le magazine allemand Der Spiegel publiait des documents d’Edward Snowden, selon lesquels des communications téléphoniques avaient été interceptées à grande échelle aux Pays-Bas. Cette opération avait été attribuée à la NSA. L’information avait provoqué une grande indignation dans la vie politique à La Haye. Le ministre Plasterk avait alors déclaré qu’il voulait rapidement conclure des accords avec les Etats-Unis à propos des activités de la NSA aux Pays-Bas, alors que les Députés qualifiaient cet espionnage d'”inacceptable” et exigeaient que les Américains suppriment toutes ces données.

Il apparaît à présent que ce n’est pas le service de renseignements américain, mais bien son pendant néerlandais qui est à l’origine de l’interception des communications téléphoniques. Plasterk l’admet lui-même dans un courrier qu’il a rédigé conjointement avec sa collègue de la Défense Jeanine Hennis et qu’il a adressé à la Chambre des Députés (Tweede Kamer). Selon un porte-parole de Plasterk, le ministre ne se contredit ainsi pas. Il n’aurait “jamais dit que la NSA était à l’initiative de cette collecte de données”.

Le porte-parole de Plasterk insiste aussi sur le fait qu’aucune communication ou SMS entre GSM n’a été interceptée (type de communication ‘liée au câble’), mais bien des entretiens, messages ou courriels via téléphones par satellite ou trafic radio (type de communication ‘non liée au câble’). Le contenu même de ces communications n’aurait pas été rapatrié, mais bien ce qu’on appelle les métadonnées: qui appelle qui, à quel numéro, quand et selon quelle fréquence.

Les messages sont interceptés par la Nationale Sigint Organisatie (NSO) et “collectés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et d’opérations militaires à l’étranger”, selon les ministres. (Belga/MI)

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