Ce bit, il est wallon ou flamand?

Il est manifeste depuis pas mal de temps déjà que le gouvernement belge fait bien peu de cas du secteur IT et télécom et n’y accorde donc que peu d’importance. Les seuls moments où la Rue de la Loi daigne le faire, c’est lors de l’élaboration du budget, pour savoir combien de dividendes Belgacom va rapporter et ainsi combler le trou dans le Trésor public.

Il est manifeste depuis pas mal de temps déjà que le gouvernement belge fait bien peu de cas du secteur IT et télécom et n’y accorde donc que peu d’importance. Les seuls moments où la Rue de la Loi daigne le faire, c’est lors de l’élaboration du budget, pour savoir combien de dividendes Belgacom va rapporter et ainsi combler le trou dans le Trésor public.

L’idée de scinder à présent aussi le régulateur, l’Institut Belge des services Postaux et des Télécommunications (IBPT), n’est en soi pas neuve. L’audiovisuel est depuis longtemps une matière communautaire et pour chaque dossier lié au haut débit, Eric Van Heesvelde, directeur de l’IBPT, devait déjà se tourner vers les organisations gouvernementales régionales. Même si ce n’est pas neuf, cela n’en demeure pas moins l’une des principales absurdités que le gouvernement intérimaire Verhofstadt sort de son chapeau. Et ce en quelques semaines seulement, il faut le faire!

Attention, il n’y aura pas de régionalisation du régulateur de La Poste car cela entraînerait une énorme levée de boucliers, c’est moi qui vous le dis. Mais après tout, une lettre flamande est-elle différente d’une lettre wallonne? Le poids ou la taille de l’enveloppe sont-ils soumis à d’autres règles, et le prix du timbre, la distribution du courrier ou l’ouverture des bureaux de poste? N’est-ce pas le même genre de question qui se pose pour le secteur télécom? Y a-t-il une différence entre un bit wallon et un bit flamand? Belgacom doit-elle ouvrir son réseau VDSL à haut débit en Flandre et pas en Wallonie, par exemple? Un appel GSM en Wallonie peut-il coûter davantage qu’en Flandre? La régulation ne tient aucun compte de frontières virtuelles. En outre, une régionalisation contredit entièrement la revendication croissante d’un institut de régulation européen.

Les seuls acteurs qui tireraient profit d’une scission de l’IBPT, sont Belgacom et Telenet, précisément les deux parties qui forment un duopole, appliquent des tarifs coûteux et implorent le ciel et la terre lorsqu’il s’agit d’ouvrir leurs réseaux à autrui. En toute modestie, je pense que pour l’OpenVLD et le CD&V, il doit y avoir des choses plus urgentes que la réforme de l’Etat. La scission ne me semble absolument pas une priorité ici. Au contraire même, il n’y a jamais eu un tel besoin d’un puissant IBPT. Si Eric Van Heesvelde déclare que cela va barder si Belgacom ne satisfait pas aux conditions de dérégulation du réseau VDSL, cela dit bien ce que ça veut dire. Espérons que ce ne soit pas son dernier fait d’armes.

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