Bruxelles doit doper son IT

Les informaticiens sont plus nombreux à Prague qu’à Bruxelles, selon une enquête menée récemment par Agoria. Selon la fédération technologique, la Région dispose encore de plusieurs leviers pour augmenter son attrait en matière d’ICT.

Les informaticiens sont plus nombreux à Prague qu’à Bruxelles, selon une enquête menée récemment par Agoria. Selon la fédération technologique, la Région dispose encore de plusieurs leviers pour augmenter son attrait en matière d’ICT.

La capitale belge occupe la 6ème place (sur 26) dans le classement des villes européennes les plus attractives pour l’ICT, après Paris, Londres, Madrid, Stockholm et Amsterdam. Ce classement a été établi par Agoria sur base de 4 critères d’évaluation: nombre de personnes qualifiés en ICT, infrastructures (ICT et transport), image internationale, politique de création et d’innovation technologique. Bruxelles doit agir pour augmenter son attrait en matière d’ICT. Occupant 29.000 personnes, l’industrie ICT bruxelloise occupe une place prépondérante dans la région. Une bonne part du bien-être bruxellois dépend de son évolution. “Si la Région bruxelloise se laisse distancer, gare à la casse. Cela signifiera que d’autres villes européennes sont plus accueillantes pour l’IT. Autrement dit, c’est un moteur de croissance qui pourrait bien ralentir pour Bruxelles”, estime Floriane de Kerchove, directrice Agoria Bruxelles.

A la suite des résultats de son enquête, Agoria a identifié quatre axes sur lesquels la région peut agir pour améliorer son attrait IT. Il faut, selon la fédération technologique, d’abord agir sur l’absence encore criante de personnel qualifié en IT. On compte pas moins de 3000 postes vacants dans l’ICT à Bruxelles alors que la région souffre d’un taux de chômage qui avoisine les 20% ! La solution imaginée par Agoria : former 900 chômeurs dans l’ICT d’ici un an (soit 25% de plus qu’actuellement), dispenser des cours d’IT et de langues pour tous les chômeurs, et encourager les collaborations entre les différents instances chargées de la formation (ULB et VUB, Bxl Formation, VDAB, Forem). Cet effort de formation devrait, selon Agoria, suffire pour alimenter les postes ICT vacants qui ne demandent pas un niveau de qualification trop élevé. Il faut aussi agir pour faciliter la création d’entreprises, notamment en simplifiant et en transférant à la Région des compétences jusqu’ici réservées aux communes, et réduire les charges fiscales qui pèsent sur les entreprises (suppression de la taxe PC et réduction de 30% du niveau de taxation locale). Autre chantier à investir de toute urgence : les infrastructures de transport. “La mobilité est vitale pour maintenir et attirer des entreprises à Bruxelles. Il faut que l’offre de transports publics suive”, note Floriane de Kerchove. La directrice d’Agoria pense notamment à la construction du RER, prévue pour 2017, si tout va bien ! “C’est trop tard”, estime-t-elle.

La R&D en ICT a évolué en région bruxelloise (les budgets ont crû de 26% en 5 ans) mais elle peut dans ce domaine aussi s’améliorer. Il faut soutenir les passerelles entre l’industrie et le monde académique et encourager spin-offs et incubateurs, quelque soit leur origine. “Pour aller un pas plus loin, on pourrait s’inspirer du modèle suédois. Là-bas une entreprise qui finance la thèse d’un doctorant reçoit une aide publique”, déclare Floriane de Kerchove.

Last but not least, l’image de Bruxelles. Si la capitale européenne jouit d’une relativement bonne image à l’international, elle commence à être devancée par des villes de taille comparable comme Barcelone ou Dublin. Si les JO à Bruxelles ne sont pas pour demain, la Région pourrait améliorer son image dans le secteur IT en lançant une campagne de promotion internationale. “Nous avons du savoir-faire IT à Bruxelles, mais il faut le faire savoir hors de nos frontières. Brussels is just a click away”, lance Floriane de Kerchove.

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