Bill Gates: ‘Apple doit permettre au FBI d’accéder à l’iPhone’

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Pieterjan Van Leemputten

Le fondateur de Microsoft se mêle au débat opposant Apple et le FBI. Entre-temps, il apparaît que le téléphone de l’un des auteurs de la fusillade de San Bernardino n’est pas le seul auquel le service de sécurité veut accéder.

Gates a apporté son soutien au FBI dans une interview accordée au Financial Times. Il insiste sur le fait qu’il s’agit en l’occurrence d’un cas spécifique. Pour lui, ce n’est “ni plus ni moins que de répondre à quelqu’un qui demande des renseignements à un opérateur télécom ou à une banque”. Et ce n’est pas parce qu’on le demande une fois que cela se reproduira automatiquement à plusieurs reprises.

Les déclarations de Gates n’engagent que lui et pas le point de vue de Microsoft, qui, tout comme Google et Facebook, a apporté ces derniers jours son soutien à Apple.

Du point de vue technique, Gates a raison. Le FBI ne demande pas d’accéder à tous les iPhone et n’exige pas une sorte de sésame lui permettant d’y entrer aisément. Mais si Apple collabore, il y a bel et bien un risque que cela se répète à l’avenir et peut-être même dans des cas où il sera moins clair qu’il s’agisse de terrorisme.

Qui plus est, c’est déjà le cas à présent. C’est ainsi que le Wall Street Journal annonce que le ministère américain de la Justice a pour l’instant encore douze affaires en cours, où il demande un accès à Apple. Or aucune de ces affaires n’est liée à des faits de terrorisme.

L’iCloud oui, l’iPhone non

Dans l’affaire de San Bernardino, il y a du reste autre chose encore que l’iPhone concerné. L’on a ainsi entre-temps appris que le FBI a réinitialisé via l’employeur de l’auteur, le mot de passe de l’appareil en vue d’accéder aux données dans l’iCloud. Il en est directement résulté que le FBI a dû aller frapper à la porte d’Apple pour avoir accès à l’appareil même.

Normalement, l’iCloud contient un backup en ligne de votre téléphone complet, mais dans ce cas, la dernière sauvegarde remonte à six semaines avant l’attentat. Voilà pourquoi les enquêteurs veulent accéder au téléphone même, parce qu’il recèle des informations plus récentes, mais Apple refuse de collaborer.

L’on pourrait aller encore une étape plus loin dans la bizarrerie de la situation: les backups du téléphone dans l’iCloud pourraient être sollicités par le FBI au moyen d’un mandat. Les backups se trouvent en effet sur les serveurs d’Apple. Mais les données sur l’iPhone, y compris donc les infos plus récentes, se trouvent sur un appareil verrouillé conçu certes par Apple, mais pas en sa possession…

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