“Be-Health se trompe de cible”

Bart Van den Bosch de l’UZ Leuven met fortement en cause la focalisation de Be-Health sur le tristement célèbre ‘dossier médical partagé du patient’. Voilà ce qui est récemment apparu lors d’une table ronde organisée chez le gestionnaire de stockage NetApp.

Bart Van den Bosch de l’UZ Leuven met fortement en cause la focalisation de Be-Health sur le tristement célèbre ‘dossier médical partagé du patient’. Voilà ce qui est récemment apparu lors d’une table ronde organisée chez le gestionnaire de stockage NetApp.

Le directeur informatique suggère que la plupart des cliniques belges ont des besoins nettement plus urgents, “mais l’on accorde souvent la priorité là où il y a des subsides. Le hic, c’est que ce ne sont pas toujours les priorités de la santé publique”.

Depuis 2004, le gouvernement fédéral regroupe toutes les initiatives en matière de projets IT d’inspiration médicale sous le dénominateur Be-Health. Le but est que Be-Health fournisse l’infrastructure de communication entre les cliniques, afin de faciliter l’échange des données et qu’on puisse se concentrer sur ce dossier médical partagé. Si un Louvaniste est impliqué dans un accident à la côte, les médecins d’Ostende doivent aussitôt pouvoir solliciter le dossier médical de leur patient, Telle est l’idée de base.

“Si grâce à Be-Health, il est possible d’échanger un dossier d’urgence entre les cliniques, je suis entièrement pour, ajoute Van den Bosch. Mais, il est quand même regrettable qu’on mette tellement l’accent sur la télématique entre les hôpitaux, parce que c’est un sujet séduisant, que les politiciens peuvent en tirer parti et que nous venons d’enfouir des câbles dans le sol.”

“Dans nombre de cliniques, on ne dispose même pas encore d’un dossier de patient centralisé, argumente le directeur informatique. Avant même de commencer à penser à l’échange de données, tous les acteurs feraient bien de mettre de l’ordre dans leurs affaires internes.” Et Van den Bosch d’insister sur l’importance d’un dossier central interne contenant tous les renseignements sur le patient.

“Le passé médical de 90% des patients a pour cadre un seul et même hôpital. Et 99% de toute la communication à propos de leur état médical s’effectue dans la même clinique. Vous arrivez aux urgences, vous êtes stabilisé, puis transféré chez un interniste, lequel effectue une batterie de tests qui démontrent que vous souffrez d’un cancer, poursuit Van den Bosch. Tous ces tests et demandes entraînent une communication énorme. Si l’on arrive à numériser, sécuriser et optimiser l’ensemble de ces flux de données, on pourra non seulement travailler de manière nettement plus efficace, mais on économisera aussi pas mal d’argent. De l’argent qui pourra être utilisé pour les médicaments qui ne sont actuellement pas remboursés, par exemple.”

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