Base va interrompre ses investissements dans le réseau wallon

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Pieterjan Van Leemputten

En marge d’une étude commune relative au secteur télécom, Jos Donvil, CEO de Base Company, déclare que son entreprise n’investira plus dans le sud du pays, parce que cela ne rapporte rien sur le plan économique.

Comme tous les opérateurs, Base Company n’en est encore et toujours pas revenu de la taxe sur les pylônes d’antennes en Wallonie. “Cette taxe annule en très grande partie les bénéfices réalisés en Wallonie. Pour Base Company, ces bénéfices tentent même vers zéro. Nous nous demandons donc si cela vaut encore la peine d’investir dans cette partie du pays”, ajoute Donvil.

Ces déclarations du directeur ont été faites en marge d’une étude commune des opérateurs sur l’impact des télécoms dans notre pays. Forts de ces chiffres, les CEO tirent la sonnette d’alarme, en vue d’améliorer le climat d’investissement et la réglementation connexe.

Pas de suppression

Selon Donvil, il n’est cependant pas question de supprimer carrément les activités dans le sud du pays. Ne serait-ce que parce que démonter un site coûte aussi cher qu’en construire un nouveau. Concrètement, cela signifie que la qualité du réseau ne va pas s’améliorer, surtout dans les régions rurales. Voilà qui n’est pas dénué d’importance, quand on sait que le déploiement de la 4G est actuellement encore pleinement en cours.

Mais des alternatives comme le partage de pylônes ne sont pas non plus des options, selon Donvil. “Chez Base Company, nous avons examiné tous les scénarios, en vain”, affirme-t-il à notre rédaction. Les raisons sont notamment que les trois réseaux ne fonctionnent pas toujours avec la même technologie, mais aussi qu’il faut de nouveaux permis pour tout pylône partagé, et que les pylônes existants doivent être démontés, tous des facteurs qui coûtent beaucoup d’argent et réduisent le gain d’efficience, ce qui fait que la collaboration s’avère peu rentable économiquement.

Alexander De Croo, ministre fédéral en charge des télécoms, a été interpelé sur la taxe sur les pylônes d’antennes, mais il botte en touche en renvoyant à la liberté de choix des autorités locales. “Tout le monde est compétent dans le domaine. Certaines régions font des choix différents, et l’on en voit les effets sur la rentabilité et sur les activités et les investissements. Si l’on veut progresser, il faut que l’on collabore. Je suis donc un fervent défenseur du dialogue, mais il convient également de respecter les institutions et les règles de notre pays.”

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