Après un répit, HP-UX s’attaque de nouveau à Solaris

La lutte concurrentielle au niveau Unix oppose surtout trois variantes: AIX d’IBM face à Solaris de Sun Microsystems face à HP-UX de HP. Avec Linux ici et là. HP lance aujourd’hui une solide mise à jour de son produit.

Avec la nouvelle version de HP-UX et deux nouveaux serveurs Integrity, HP espère lever les doutes quant à l’avenir de sa plate-forme Unix. “Unix est extrêmement important pour nous”, assurait Mark Hudson, responsable du marketing serveurs, la semaine dernière lors du lancement de HP-UX à San Francisco. “Il s’agit d’un marché de 18 milliards de dollars et d’une course opposant HP, IBM et Sun.”HP positionne ses serveurs Integrity comme une alternative plus économique aux mainframes d’IBM. Ce sont des serveurs essentiels pour l’entreprise, sur lesquels tournent des applications professionnelles centrales de type ERP (automatisation d’entreprise) ou OLTP (traitement de transactions). C’est dans une galerie branchée de San Francisco qu’HP a introduit deux modèles d’entrée de gamme, un modèle coulissant et un modèle armoire, destinés à concurrencer directement les serveurs T2000 de Sun.Hudson qualifie Unix de moteur en aval de la vente de logiciels et de services de HP. Les logiciels semblent toujours plus nettement être le fer de lance de la stratégie du CEO Mark Hurd. Plus tôt ce mois-ci, HP a réuni 2.400 de ses vendeurs de logiciels à Boston en vue de former un front uni sur le marché professionnel.RetardLa nouvelle version de HP-UX s’est fait longtemps attendre. Il y a un an, Scott McNealy, le patron de Sun, proposait à son rival Hurd de fusionner HP-UX et Solaris. “HP laisse ses clients dans l’embarras”, a expliqué, par la suite, Jonathan Schwartz, CEO de Sun. Selon lui, seuls Solaris, Linux et Windows sont encore des alternatives valables.Les retards pris par Intel dans le développement du processeur Itanium pour les serveurs Integrity ont entrâvé la rénovation du système d’exploitation. La nouvelle version de HP-UX exploite de manière optimale les possibilités de l’Itanium, notamment en ‘multithreading’. HP-UX 11i version 3 fait en moyenne tourner les applications 30 pour cent plus vite, affirme HP. “Ce processeur offre aussi pas mal de latitude pour les mises à jour logicielles qui fourniront de meilleures performances”, promet Nick van der Zweep, responsable de la virtualisation et du logiciel serveur HP Integrity.VirtualisationHP met nettement l’accent sur un meilleur support de la virtualisation dans HP-UX 11i v3. “Une virtualisation essentielle pour l’entreprise”, déclare Van der Zweep. “Non seulement pour les tests et le développement, mais les ressources systèmes glissent aussi automatiquement vers l’application adéquate au moment voulu, conformément aux ‘service level agreements’.”HP-UX 11i v3 permet de déplacer la puissance de calcul, mais aussi la mémoire entre les partitions virtuelles distribuées. HP fournit des VSE (Virtual Server Environment) Reference Architectures pour WebSphere, Oracle, SAP et pour ses propres serveur d’applications et logiciel de base de données.La gestion du stockage dans HP-UX a été entièrement réécrite. HP-UX 11i v3 permet à un serveur Integrity de stocker jusqu’à cent millions de zetta-octets, ce qui correspond à 385 millions d’exemplaires du serveur de stockage le plus lourd de HP. Selon Van der Zweep, dix pour cent des utilisateurs d’Integrity sont réellement demandeurs d’une capacité aussi incroyable.Base d’utilisateursLe maintien de HP-UX dans la course n’a jamais été remis en question chez HP. “On ne renonce pas comme cela à 3 ou 4 milliards de dollars de chiffre d’affaires”, déclare Van der Zweep. “Nous disposons d’une solide base d’utilisateurs sur HP-UX. Veulent-ils migrer? Ils reçoivent la valeur qu’ils souhaitent. Comme vous le constatez, nous faisons tourner toujours plus de logiciels sur Windows et Linux, mais nous considérons cela comme des marchés complémentaires. Le monde x86 est un grand marché en croissance.”Dans le monde, HP-UX tourne encore sur cinq cent mille serveurs. “Certains d’entre eux sont de nouveaux clients dans des PME”, explique Van der Zweep. “La plupart représentent des clients existants avec des applications lourdes cruciales. Le marché se limite à 17 – 18 milliards de dollars. Mon but n’est pas de faire migrer les clients de Linux ou Windows sur HP-UX. Attirer des clients de chez Solaris est une magnifique opportunité.”

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