Amazon se bat pour qu’Alexa garde le droit au silence

À l'instar d'Amazon, Samsung se penche aussi sur le développement d'une enceinte intelligente. © Amazon
Els Bellens

Dans le cadre d’une affaire de meurtre perpétré dans l’état américain de l’Arkansas, Amazon conteste un mandat judiciaire par lequel elle serait tenue de fournir un enregistrement audio d’une durée de 48 heures d’un Amazon Echo. L’Echo était en l’occurrence la propriété de la victime et pourrait faire la lumière sur cette affaire.

Les avocats d’Amazon ont souligné dans leur argumentation que les enregistrements et les réponses d’Alexa tombent sous le coup du ‘First Amendment’. Ils demandent donc que les enquêteurs fournissent davantage de preuves démontrant l’importance des enregistrements audio dans cette affaire.

L’assez connu ‘First Amendment’ de la constitution américaine assure la protection du droit à la liberté d’expression. Amazon invoque à présent ce principe pour le ‘chatbot’ Alexa. “On a entre-temps déjà observé à plusieurs reprises que le First Amendment protège non seulement le droit à la parole d’un individu, mais aussi ses droits à recevoir des informations et des idées”, écrivent les avocats Amazon dans leur argumentation. “En fin de compte, l’amendement doit protéger le droit à explorer et à acquérir des choses, sans crainte d’une immixtion de la part des autorités.” Les avocats indiquent encore que les appareils Alexa peuvent fournir des renseignements personnels de la vie d’une personne et que deux journées d’enregistrements audio pourraient dès lors être considérées comme une atteinte au respect de la vie privée.

Même si Amazon est probablement bien décidée à ne pas renoncer au droit de fournir les données de ses clients (il en a été de même d’Apple qui a refusé en son temps de déverrouiller les téléphones de personnes suspectes), voilà qui constitue néanmoins un cas intéressant pour l’avenir des nombreux ‘bots d’écoute’, tels Home de Google et Cortana de Microsoft, tous des appareils qui effectuent de la mise sur écoute de manière quasiment permanente. Si des clients savent que la police peut solliciter et obtenir facilement ces enregistrements, cela pourrait avoir des conséquences sur la façon dont ils utilisent les appareils, et sur leur désir d’en acheter un.

Ce qui est intéressant aussi, c’est qu’Amazon accepte pourtant de transmettre d’autres données à la Justice. Des informations personnelles d’utilisateurs et leur historique d’achats par exemple ont en effet dans le passé déjà été transmis sans trop de problèmes.

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