Alphabet accusée d’avoir accordé des primes de licenciement abusives

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Els Bellens

Un groupe d’actionnaires a intenté un procès à la société-mère de Google, Alphabet. L’entreprise aurait commis l’erreur d’offrir des parachutes dorés à des directeurs licenciés pour comportement sexuel inadéquat.

Les actionnaires affirment que l’entreprise n’a pas rempli ses obligations à leur égard en versant des primes substantielles à quelques collaborateurs licenciés pour des excès de conduite en matière sexuelle.

C’est déjà le deuxième groupe d’actionnaires à accuser l’entreprise pour la manière dont elle a traité le licenciement des directeurs déchus. Deux fonds de pension ont eux aussi intenté un procès.

Dans les deux cas, la plainte porte sur des licenciements qui ont eu lieu ces derniers mois chez Google. Le mouvement #metoo a aussi fait en sorte chez Alphabet que des victimes d’intimidation se sont manifestées et que quelques directeurs ont été mis à la porte en raison de leur comportement inadapté. Souvent avec d’importantes primes à la clé. C’est ainsi que l’ex-patron d’Android, Andy Rubin, a reçu un parachute doré d’un montant de 90 millions de dollars, après avoir été viré suite à une accusation de comportement sexuel abusif par une collègue. De même, Amit Singhal, qui dirigeait Google Search, se serait vu attribuer une méga-indemnité après son licenciement en raison d’attouchements d’une collègue. Cette pratique avait déjà suscité son lot de protestations au sein du personnel.

A présent, ce sont donc les actionnaires qui se fâchent. D’après Louise Renne, l’une des avocates des plaignants, Google doit cesser de prendre ces choses à la légère. “Il existe bien des preuves d’intimidation sexuelle chez Google”, déclare Renne. “Mais elles ne sont pas suffisamment prises en compte. Au contraire, les auteurs de ces attitudes pour le moins incongrues sont récompensés par des montants financiers élevés. C’est le monde à l’envers.”

Suite à cette affaire, il faut à présent recruter entre autres trois nouveaux directeurs indépendants pour le conseil d’administration d’Alphabet. Voilà qui pourrait restreindre fortement la position de force occupée par les fondateurs Larry Page et Sergey Brin. En outre, les actionnaires veulent que les collaborateurs licenciés remboursent leur prime de départ.

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