Adehis: départ du directeur général

Rupture-surprise du contrat du directeur général, désignation accélérée d’un successeur, black-out sur les raisons profondes et sur l’influence éventuelle du contexte (recherche d’un repreneur pour la société Adinfo). Le début de semaine a été chahuté chez Adehis.

Rupture-surprise du contrat du directeur général, désignation accélérée d’un successeur, black-out sur les raisons profondes et sur l’influence éventuelle du contexte (recherche d’un repreneur pour la société Adinfo). Le début de semaine a été chahuté chez Adehis.

Lundi, on apprenait qu’Adehis s’était séparé de son directeur général, Benoît Maquet. Avec départ immédiat et sans la moindre explication officielle. Voilà qui n’a évidemment pas apaisé les esprits au sein de la société dont le sort, ou tout au moins les grandes lignes de son avenir, se joueront dans les prochains mois.

Pour rappel, Adehis, née de la fusion de WGH et du Ciger, fait partie d’Adinfo, filiale de Dexia que le groupe financier s’est engagé à vendre d’ici la fin de l’année pour réduire sa masse bilantaire et se conformer aux conditions posées par la Commission européenne aux institutions bancaires ayant bénéficié d’aides publiques dans le cadre de la récente crise financière. Pour l’heure, 5 repreneurs potentiels seraient sur les rangs: Cipal, NRB, Steria, Centric et Berger-Levrault (voir notre info du 24 mars 2010).

Surpris et inquiétés par ce brusque départ, les représentants du personnel attendaient, hier, de pied ferme les membres du conseil d’administration (CA) qui devaient se réunir pour une séance “ordinaire” qui n’avait pas porté, semblait-il, la nomination d’un successeur à son ordre du jour. Le scénario avancé était en effet que, dans l’attente d’un futur CA, “le comité de direction [(constitué de 3 directeurs internes et de 2 directeurs externes) continue d’assurer de manière collégiale la gestion de l’entreprise.”

Un geste pour rassurer

Une petite surprise intervenait toutefois à l’issue du CA puisqu’un remplaçant a bel et bien été désigné. Il s’agit en l’occurrence de Didier Hergot, jusque là directeur financier et administratif, venu de chez WGH. Sans doute faut-il y voir ce “geste” que le conseil avait promis aux représentants syndicaux, en début de séance, “en vue de rassurer à la fois la clientèle et le personnel.”

Le flou persiste par contre sur les raisons de la rupture de contrat qui a précipité le départ de Benoît Maquet. Le conseil d’administration maintient qu'”il n’y a aucun lien entre la rupture du contrat et la perspective de vente d’Adinfo” (et donc d’Adehis). Mais alors pourquoi ce départ à quelques mois seulement d’un inévitable changement de propriétaire? Benoît Maquet aurait-il marqué son désaccord avec le scénario qui se dessinerait, lui qui, l’année dernière, s’était déjà dit opposé au rapprochement (pour ne pas dire fusion) entre Adehis et le CEVI gantois, autre filiale d’Adinfo? Pourquoi le CA avait-il réaffirmé sa confiance dans l’ancienne direction, 6 semaines seulement avant de se séparer du directeur général? Pourquoi Dexia est-il passé en force, sur ce point, entérinant la rupture de contrat sans même en avertir, ou mieux, consulter les actionnaires minoritaires d’Adinfo, Loth-Info en tête (Ndlr: cette Scrl a été créée en 2004 par les Provinces de Namur, Luxembourg, Brabant Wallon et les Facultés FUNDP de Namur)? Quelle politique mènera le nouveau directeur? Il a certes été désigné pour une période de 5 ans, avec les mêmes compétences que celles qu’avait Benoît Maquet mais son maintien à ce poste dépendra sans doute du bon vouloir du repreneur. A cet égard, le bruit court d’ailleurs que les négociations pourraient aboutir avant l’été.

Les inquiétudes

Dire que le personnel est parti rassuré à l’issue du CA serait exagéré. La désignation d’un nouveau directeur, qui plus est issu du sérail (et donc non parachuté, avec toutes les suspicions que cela peut engendrer), a certes été accueillie avec soulagement mais l’inquiétude et l’incertitude subsistent sur bien des points. Syndicats et personnel s’interrogent par exemple sur le silence des dirigeants sur les offres de reprise qui sont (ou non) sur la table, sur le projet d’entreprise, sur les garanties que Dexia est réellement prête à négocier avec le futur repreneur, en termes d’emploi et d’activités (“le groupe, au niveau international, s’y est engagé mais il s’agit de simples bonnes intentions, sans précision concrète”).

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