A la recherche du temps perdu

Les employés perdent en moyenne pas moins de 14 (!) jours ouvrables par an.

L’information diffusée voici peu avait de quoi retenir l’attention. En l’occurrence, un fournisseur de solutions de ‘workforce management’ a récemment commandité une enquête auprès de 1.500 employés afin d’évaluer le temps passé à surfer, envoyer des courriels et des SMS à titre privé durant les heures de bureau. Plus de 80% des personnes interrogées avouent utiliser ces outils de communication à des fins personnelles, à concurrence de 7 à 14 jours de travail par an en moyenne. Tandis que 8% y consacreraient même 12 (!) jours de travail à temps plein par an. Un tiers des répondants se justifient en invoquant la nécessité de faire une pause ou par ennui (sic). Ce qui incite notre commanditaire à conclure que les entreprises ont grand besoin de systèmes de gestion des ressources humaines pour améliorer l’organisation, la motivation et la responsabilisation de leur personnel. Mais de quoi parle-t-on? Ces 7 à 14 jours par an représentent un quart d’heure à une demi-heure par jour. Honnêtement, pas de quoi fouetter un chat. En ces temps de pression sur le travail, de routes encombrées, de journées de travail interminables et de flexibilité réclamée au personnel, quoi de plus normal de permettre aux personnes d’effectuer en journée certaines activités privées qui sont difficiles en dehors des heures de travail (par ex. des opérations bancaires) ou simplement de se détendre (en surfant sur le Net). A moins qu’il soit désormais interdit de prendre une tasse de café, de faire un brin de causette, voire d’aller simplement aux toilettes. Et lorsqu’on lit que le fournisseur ajoute que la plupart des entreprises ont jusqu’ici fermé les yeux sur “ce congé numérique non autorisé” et qu’elles réfléchiront sans doute autrement à la lecture de ces chiffres, il y a de quoi se rebiffer. En effet, on ne motive pas un collaborateur en lui interdisant de se consacrer durant 30 minutes par jour à sa vie privée. Que du contraire, il ne s’en trouvera que mieux le reste de la journée. Et s’il ne tenait qu’à moi, il pourrait prendre un quart d’heure supplémentaire. Ou suis-je vraiment trop naïf?

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