Comment les Néerlandais dominent le livre scolaire belge…

Kristof van der stadt, Rédacteur en chef de Data News

Quitter l’école primaire pour l’enseignement secondaire : quel changement ! Il s’agit non seulement de ne plus rentrer par la petite porte derrière l’église, mais de prendre le bus pour la ville. Autre cadre d’apprentissage, autres ami(e)s et nouveaux livres.

Ce n’est pas uniquement pour l’enfant qu’il s’agit d’un monde totalement différent, mais aussi pour les parents. Qui font alors connaissance avec le numérique dans l’enseignement. Ainsi, fini d’acheter ou de louer directement à l’école des livres scolaires. Les professeurs, le personnel enseignant et les administratifs sont désormais déchargés de cette mission fastidieuse : une e-boutique externe prend en charge la distribution des livres.

L’école de nos enfants ne fait pas exception : un nombre croissant d’établissements font appel à des sociétés qui proposent une plate-forme de gestion pour l’achat, la vente et/ou la location d’ouvrages scolaires et autre matériel didactique. Dans notre cas, il s’agit de studieshop.be, une e-boutique de Lokeren avec une ” équipe locale au top “, dixit le site Web, qui supporte quelque 80 écoles secondaires. Son fonctionnement ? Vous introduisez un code fourni par l’école pour voir s’afficher la liste des fournitures nécessaires. La commande et le paiement se font via le site Web, avec livraison à domicile. Parfait en théorie, sauf qu’en pratique, le processus numérique se plante souvent, comme l’indiquent différents forums publics et groupes Facebook. Ouvrages pas livrés ou avec retard, erreurs de livraison, livres endommagés, etc. J’ai également connu ma part de problèmes avec studieshop.be, m’obligeant à appeler le service clientèle. ” Où restent les livres que j’ai commandés et payés voici un mois et demi ? ” Mais aussi : ” L’école nous fait savoir qu’il faut commander un livre supplémentaire. Puis-je l’ajouter à ma commande ? ” Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre que c’était impossible pour une commande passée plus d’un mois et demi plus tôt. ” Car notre système est automatisé “, d’où la nécessité de faire une nouvelle commande, avec des frais de livraison supplémentaires. Mais ma surprise fut plus grande encore en entendant l’accent néerlandais de l’employée. Et lorsque ma commande a finalement été livrée, le transport avait été assuré par un courrier de PostNL. Car ” l’équipe belge au top ” de studieshop.be fait bel et bien partie du groupe néerlandais The Learning Network, leader auto-proclamé de l’enseignement dans le Benelux.

Une part considérable du marché des fournitures scolaires serait gérée par des sites néerlandais.

Son concurrent iddink.be a adopté une approche identique : l’entreprise vend et loue selon ses dires des livres à plus de 120.000 élèves en Belgique. Elle opère au départ de Herentals, mais semble en fait être une filiale de la néerlandaise Iddink Group.

Bref, une part considérable du marché des fournitures scolaires serait gérée par des sites néerlandais. Nous évoquons volontiers bol.com ou coolblue comme révélateurs de la manière dont les Néerlandais s’approprient l’e-commerce local, mais l’arrivée sur le marché de l’enseignement est une surprise pour moi.

Certes, certaines écoles ont opté pour la plate-forme de commande belge de Standaard Boekhandel, mais sa gestion n’est pas nettement meilleure. Ainsi, 5 % des commandes d’ouvrages scolaires pour le secondaire n’ont pas été livrés à temps, sans parler des commandes incomplètes. ” Nous sommes victimes de notre succès “, a expliqué la porte-parole de Standaard Boekhandel à la VRT. Difficile de parler de success story donc pour les plates-formes de commande numériques.

Retrouvez le dossier complet sur la numérisation de l’enseignement en page 20 et suivantes.

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