L’informaticien bénéficie de trop peu de formations

Même si chacun insiste sur l’importance d’une formation permanente, tout au long de la carrière, force est de constater que sur le terrain, la réalité peut être assez différente. Le budget de formation ne figure manifestement toujours pas parmi les priorités des RH. Et certaines entreprises font reposer l’initiative sur l’informaticien lui-même, ce qui complique la tâche.

Il s’agit désormais d’un classique au même titre que l’enquête Salaires elle-même : la formation de l’informaticien moyen n’est toujours pas vraiment une priorité. Pourtant, l’informaticien attache beaucoup d’importance à cette formation et apprécie que son employeur lui offre la possibilité de se former/recycler. De même, les entreprises ont conscience que la formation permanente de leurs équipes ICT est une absolue nécessité, notamment dans l’optique de la satisfaction au travail et de la rétention du personnel. Qui plus est, les informaticiens qui maîtrisent les nouvelles technologies et méthodologies réussissent mieux à permettre à leur entreprise de faire la différence par rapport à la concurrence grâce à l’ICT.

L’offre existe et c’est au collaborateur à décider et choisir.

La formation reste lacunaire

Les chiffres de notre enquête Salaires indiquent à nouveau qu’il s’agit à nouveau là d’une vue théorique des choses. Un peu plus de la moitié des répondants (59%) a suivi l’an dernier une formation en classe. Chez 31 % des participants, cette formation n’a eu lieu qu’une seule fois, tandis que la moitié (51%) a suivi un ou plusieurs Webinaires. 4 sur 10 (40%) ont suivi un cours en ligne. L’enquête montre par ailleurs que le principe des MOOC (massive online open course) – surtout utilisé dans l’enseignement – n’est pas vraiment appliqué dans les entreprises. Ainsi, à peine 12 % des répondants y ont eu accès durant l’année écoulée. La conclusion générale n’étonnera donc personne : près d’1 informaticien sur 4 (39%) considère les formations proposées par son employeur comme suffisantes et un tiers (33%) les qualifie de moyennes à catastrophiques. Ce résultat est un peu meilleur que celui enregistré voici 2 ans, mais montre toujours une lacune importante dans la pratique ICT courante.

” Au départ des RH, nous supportons tout ce qui touche aux formations, précise Anik Stalmans, HR Director chez Cegeka, mais c’est le business qui gère ce budget. ” Ce qui place les RH dans un rôle de promoteur de l’importance des formations vis-à-vis du métier. Par ailleurs, Anik Stalmans relativise les résultats de l’enquête. ” Certes, je ne peux parler ici qu’au nom de Cegeka, mais je suppose que la perception joue ici en partie. Les informaticiens apprennent énormément de choses, mais ce n’est naturellement pas toujours dans le cadre de formations classiques en classe. ” Pour sa part, Econocom attribue des objectifs de formation à chaque collaborateur individuellement. ” Nous y associons alors un budget spécifique, précise Wim Hufkens, IT Staffing Director chez Econocom. Nous estimons qu’il est important de formaliser les choses, précisément pour être certain que la formation ait bien lieu. ”

Sous sa propre responsabilité

D’autres entreprises tablent plutôt sur une interaction : elles proposent une certaine offre de formation, après quoi la balle est dans le camp de l’informaticien. ” Nous confions la responsabilité à chaque collaborateur, explique Veronique Van Geel, HR Director chez Accenture. L’offre existe et c’est au collaborateur à décider et choisir. ” Accenture estime important que la possibilité existe d’offrir une méthode simple et accessible de se former – en quelque sorte dans une approche inter-entreprises. ” Nous proposons des modules en ligne constitués de très petits paquets, ajoute Veronique Van Geel, notamment sous la forme de vidéos qui ne durent parfois que quelques minutes. Il est dès lors très facile de se former de temps à autre sur un thème précis. “

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