Quels rachats l’année 2017 a-t-elle enregistrés? (sur le plan international)

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Pieterjan Van Leemputten

En 2017, la valse des ventes et des reprises a été bon train. Certaines en vue d’innover plus rapidement, d’autres afin de rembourser des dettes. Voici un aperçu des rachats les plus importants de l’année écoulée.

Soyons clairs: la liste ci-après n’est pas exhaustive. Nous y avons repris les rachats qui nous paraissent avoir été les plus significatifs de l’année écoulée. Non pas en raison du montant ou de la taille, mais parce qu’ils ont souvent représenté une tendance pour les entreprises ou le secteur concernés.

Intel a racheté Mobileye pour 15,3 milliards de dollars. Le géant des puces américain s’est emparé ainsi d’un acteur important sur le marché des voitures autonomes. Mobileye était en effet spécialisée dans les systèmes de détection et devrait permettre à Intel d’amplifier sa présence sur ce marché en devenir.

Philips a acquis entre autres l’entreprise allemande TomTec (logiciels médicaux), l’américaine Electric Geodensics, la britannique Health & Parenting (applis en matière de grossesse et d’éducation), ainsi que la néerlandaise Forcare. La tendance est claire: l’ex-géant de l’électronique se transforme depuis quelques années déjà en un acteur e-health, et sa soif de rachats n’est provisoirement pas encore étanchée.

Drame nippon

Toshiba Corp CEO Satoshi Tsunakawa.
Toshiba Corp CEO Satoshi Tsunakawa.© REUTERS

Chez Toshiba, le processus de rachat a été nettement moins festif. Brièvement, comme l’entreprise était dans le rouge, elle a dû se résoudre à vendre sa division des puces. Mais c’était plus facile à dire qu’à faire. C’est ainsi que son partenaire Western Digital, qui fut le premier à vouloir lui-même reprendre la division en question, a fait usage d’un droit de veto. Mais Toshiba souhaitait aussi un repreneur japonais. Dell, Apple, Seagate, Hynix et Hoya notamment furent cités, mais finalement, c’est un consortium dirigé par le groupe d’investissement Bain Capital qui effectua le rachat pour 15 milliards d’euros après conversion.

Pour comprendre comment on en est arrivé là et pourquoi les autorités japonaises ne voient pas d’un bon oeil de grandes entreprises disparaître, nous vous renvoyons à l’article passionnant intitulé Le Japon et ses entreprises zombies.

Sortie du Chapter 11

Avaya a dû elle revendre sa division des réseaux à Extreme Networks pour 100 millions de dollars. Il faut dire que le fournisseur télécom et réseautique a été contraint de se restructurer cette année aux Etats-Unis, ce qui passa par la vente de quelques bijoux de famille. Depuis quelques jours maintenant, l’entreprise a réussi à sortir du tristement célèbre ‘chapter 11’ et semble aller mieux.

La firme californienne Barracuda Networks a elle aussi changé de propriétaire. La société d’investissement Thoma Bravo l’a en effet acquise pour 1,6 milliard de dollars. Cisco a entre-temps mis 610 millions de dollars sur la table pour acquérir le spécialiste SD-WAN Viptela.

Stockage

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‘If you can’t beat them, join them’ (si vous ne pouvez les vaincre, rejoignez-les). C’est avec cet adage américain en tête que Hewlett-Packard Enterprise a déboursé un milliard de dollars pour s’emparer du spécialiste en stockage flash Nimble Storage. Début de l’année, HPE avait aussi racheté Simplivity, spécialisée en ‘hyper-converged infrastructure appliance’ (HCIA). A noter que quand fin 2016, les premières rumeurs commencèrent à circuler à ce propos, il était question d’un montant de 3-4 milliards de dollars. En fin de compte, HPE ne versa ‘que’ 650 millions de dollars.

Getronics, qui occupe 4.500 personnes dans le monde, a changé de propriétaire l’été dernier. Aurelius a en effet vendu le spécialiste ICT à Bottega InvestCo, qui se trouve majoritairement entre les mains de l’entrepreneur américano-brésilien Nana Baffour, qui dirige l’entreprise depuis lors.

Nokia a réussi en 2015 et 2016 à s’emparer notamment d’Alcatel-Lucent, de Withings et de quelques autres acteurs, afin de renforcer ses offres réseaux et IoT. 2017 fut une année plus calme sur le plan des rachats pour la firme finnoise, qui a pourtant repris l’entreprise finlandaise elle aussi Comptel au début de l’année pour 370 millions de dollars. Nokia entendait ainsi développer encore sa division des logiciels.

Pays-Bas

Plus près de chez nous, la banque d’investissement néerlandaise BinckBank a mis la main sur la néerlandaise Pritle pour 12,5 millions d’euros. Pritle cible la gestion d’un portefeuille d’investissements au moyen d’un système intelligent. Il ne s’agissait pas là d’un méga-rachat, mais bien d’une tendance claire vers l’utilisation de l’AI dans le secteur bancaire.

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Aux Pays-Bas encore, T-Mobile a englouti son concurrent Tele2. Ce faisant, les numéros 3 et 4 sur le marché télécom néerlandais fusionnent pour mieux affronter KPN et VodafoneZiggo. Ce qui est assez étonnant, c’est que T-Mobile a qualifié ce rachat d’amplification de la concurrence. Alors que Tele2 n’avait fait son entrée sur le marché mobile qu’en 2013 seulement, précisément pour y augmenter la concurrence.

Google, Facebook, Microsoft et Apple

Facebook a racheté entre autres Ozlo, spécialisée en intelligence artificielle pour communications textuelles, et entendait ainsi gagner encore en ‘intelligence’ pour mieux nous desservir (et nous abreuver de publicités). Le réseau social a aussi repris chez nous la relativement inconnue tbh, une appli pourtant particulièrement populaire chez les ados.

Après le moulin des rumeurs qui tourna quelques jours durant, on apprenait qu’Apple allait s’emparer de l’appli d’identification musicale Shazam. Selon les initiés, le fabricant de l’iPhone était prêt à débourser 400 millions de dollars dans ce but. Pour Apple, ce rachat s’inscrivait parfaitement dans son offre musicale et la rendait mieux armée pour affronter son concurrent Spotify, qui s’intéressa également à cette appli.

Microsoft a effectué cette année plusieurs rachats, mais les deux plus étonnants ont été faits en Israël. Avec Hexadite, le géant s’est emparé d’une entreprise de sécurité AI pour quelque cent millions de dollars. Cloudyn, qui se focalise sur le ‘cloud monitoring’ et l’analytique, est passée elle dans l’écurie Microsoft pour 50-70 millions de dollars Microsoft.

Chez Google, les rachats ont également été bon train. C’est en septembre que tomba cependant l’info étonnante, selon laquelle l’entreprise acquérait pour 1,1 milliard de dollars un pan de HTC. L’opération permettait au fabricant taïwanais de smartphones de souffler quelque peu. Google mit du coup la main sur une foule de brevets et d’ingénieurs en téléphonie. HTC continue cependant de fabriquer des téléphones, mais aussi les HTC Vive, les lunettes VR.

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